L'Allemagne a demandé, vendredi, des explications au Royaume du Maroc au sujet de la décision de convocation de son ambassadeur à Berlin pour "consultations" autour de la position de l'Allemagne concernant le conflit au Sahara Occidental, affirmant que les accusations contenues dans le communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères sont "infondées". Dans une déclaration à la presse, la porte-parole du ministère a estimé que la décision du Royaume du Maroc concernant la convocation de son ambassadeur à Berlin pour consultations est "regrettable et anormale", de même qu'elle est "une procédure inappropriée" pour le règlement de la crise diplomatique". Le Gouvernement fédéral allemand a demandé à la partie marocaine des explications concernant les motifs de cette procédure, a indiqué la même intervenante qui a souligné que "la nature des termes employés et les accusations" contenues dans le communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères sont "infondées". Les derniers développements sont "regrettables car le Gouvernement fédéral a longtemps cherché à créer un dialogue constructif", a-t-elle ajouté. Concernant les accusations portées par le ministère marocain des Affaires étrangères à Berlin en raison de sa position vis-à-vis du Sahara occidental, la même intervenante a affirmé que la position du Gouvernement allemand demeurera "inchangée". Le Maroc avait décidé, jeudi, de rappeler son ambassadeur à Berlin "pour consultations", en raison de la position de l'Allemagne vis-à-vis du Sahara occidental, a indiqué un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères. "Le Royaume du Maroc a décidé le rappel, pour consultations, de son ambassadeur à Berlin", a précisé le communiqué du ministère marocain qui accuse Berlin "d'actions attentatoires à l'égard des intérêts supérieurs du royaume du Maroc", dans une nouvelle tentative visant à infléchir la position de l'Allemagne sur le dossier du Sahara Occidental. Le ministère marocain a également critiqué la position de Berlin rejetant la reconnaissance par l'ancien président américain Donald Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, une position qui, selon le ministère "demeure jusqu'à présent inexpliqué". En décembre dernier, la délégation allemande à l'ONU avait mis en garde contre la partialité des Etats-Unis, porte-plume des résolutions sur le Sahara occidental, après la décision de Trump. L'ambassadeur allemand à l'ONU, Christoph Heusgen avait, alors, déclaré qu'" Etre porte-plume vient avec de la responsabilité. Cela s'accompagne d'un engagement fort pour résoudre un problème, il faut être juste, il faut être impartial, il faut avoir à l'esprit l'intérêt légitime de toutes les parties et il faut agir dans le cadre du droit international". Le Maroc avait décidé en mars dernier de "suspendre ses relations avec l'ambassade de l'Allemagne à Rabat", en raison de la position de Berlin soutenant l'application de la légalité internationale au Sahara occidental".