Les participants à la 25e journée d'études sur l'énergie, la transition énergétique et le développement durable, ont souligné à l'unanimité, le danger du tarissement de l'énergie, d'ou la nécessité de nouvelles sources d'énergie et de réduire l'utilisation des énergies conventionnelles dans la production de l'énergie électrique. La transition énergétique devrait reposer sur une stratégie multisectorielle visant l'utilisation des différentes ressources renouvelables exploitables en Algérie à l'image de l'énergie thermique, ont précisé les experts. Réussir la transition énergétique en Algérie nécessite la mise en place d'une stratégie multisectorielle reposant principalement sur une transition vers un mode plus durable de production et de consommation basé sur l'économie de l'énergie et des énergies renouvelables, en vue de limiter l'utilisation du carburant fossile notamment le gaz, poursuivent les conférenciers. Dans ce sens, le directeur général de l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (APRUE), Kamel Dali a affirmé que l'Algérie avait enregistré les dix dernières années une hausse annuelle de 5 à 6% en terme de consommation intérieure d'énergie en raison de la réalisation de nouvelles bâtisses et l'amélioration du niveau de vie des familles ce qui induit l'apparition de nouveaux besoins outre l'absence de rationalisation de consommation à travers les différents secteurs d'activité. Pour réduire la consommation nationale d'énergie à 10% à court terme, il faut mettre en œuvre le programme national de maîtrise de l'énergie reposant sur les efforts de l'ensemble des secteurs. M. Dali a souligné également la nécessité de généraliser l'éclairage économique et la promotion des chauffe-bains solaire, le système d'isolation, l'amélioration de l'efficacité énergétique des équipements électroménagers. Il a appelé aussi à l'utilisation des carburant moins polluants dans le secteur des transports, en sus de l'amélioration de l'efficacité énergétique dans le secteur industriel en vue de le rapprocher des normes internationales et améliorer ses capacités concurrentielles. Lire aussi: Chitour: L'Algérie dispose d'un délai de huit ans pour opérer sa transition énergétique De son côté, l'enseignant à l'Ecole nationale polytechnique (ENP), Rabah Karbachi a estimé que la réalisation des objectifs du développement durable (ODD) à l'horizon 2030 dépend fortement de la réussite de la transition énergétique dans ses différentes composantes, à travers la révision des forces et des faiblesses de la stratégie sectorielle. Pour M. Karbachi, l'enjeu consiste à identifier correctement les priorités à l'effet d'accélérer les progrès et de traduire ce concept général du développement durable en une réalité. Les experts intervenant lors de cette journée d'étude ont noté que le secteur du logement en Algérie est l'un des secteurs les plus consommateurs d'énergie en raison de l'augmentation continue de la population, ainsi que de la généralisation du commerce des équipements énergivores, soulignant que la gestion de l'énergie est devenue un enjeu majeur pour le développement durable. Des chercheurs algériens ayant participé à la rencontre, à l'image d'Assia Salimi, Maria Medjahdi et Hind Mokhtari, étudient les concepts de base de l'intelligence artificielle et ses domaines d'application, telles la maîtrise de la consommation d'énergie dans l'industrie, l'agriculture et les villes intelligentes ainsi que l'amélioration de production de l'énergie verte sur commande, en focalisant sur la gestion intelligente du réseau de prévisions. La nouvelle approche des énergies renouvelables repose, selon M. Yacine Abbassi, sur l'électricité comme solution au problème de l'utilisation des hydrocarbures, en recourant aux véhicules électriques. Pour sa part, la Chargée d'études et de synthèse au ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Nihal Mansouri a estimé que la nouvelle orientation, notamment en matière de production de l'hydrogène, vise la suppression du carbone de la production d'hydrogène et la réorientation vers sa production à partir des énergies renouvelables à travers l'électrolyse de l'eau. Cette électrolyse de l'eau dépend de la décomposition de l'eau en dioxyde et hydrogène gazeux à l'aide d'un courant électrique, appelé hydrogène vert. Depuis longtemps, l'hydrogène était utilisé à des fins industrielles dans les industries de la chimie, de l'électronique, des minéraux et de l'agroalimentaire à travers le processus d'extraction chimique des hydrocarbures fossiles, notamment le méthane, le charbon et le pétrole, des énergies polluantes dont l'utilisation dégage des effets de serre. Enfin, les experts ont relevé la nécessité d'œuvrer pour la mise en place des alternatives visant la réalisation de la transition énergétique, en exploitant les énergies renouvelables du pays pour la production de l'énergie et la réalisation du développement durable au profit des générations futures.