La question de l'hospitalisation en Espagne du président sahraoui, Brahim Ghali, n'est qu'un prétexte que le Maroc instrumentalise pour faire chanter des pays européens sur fond de refus de la communauté internationale de s'aligner sur la décision unilatérale de Donald Trump sur la prétendue souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental, a indiqué le représentant du Front Polisario en Europe et à l'UE, Oubi Bouchraya Bachir. "La question de l'hospitalisation de notre président (Brahim Ghali) n'était qu'une excuse qui a été instrumentalisée par le Maroc pour essayer de régler des comptes et faire chanter le gouvernement espagnol, le gouvernement allemand et tous les pays européens", affirme M. Oubi dans un entretien accordé au journal espagnol El Confidential. Le représentant du Front Polisario qui répondait à une question sur la crise diplomatique et migratoire entre Rabat et Madrid suite à l'accueil du président sahraoui, Brahim Ghali par l'Espagne, pense qu'"en arrière plan de ce prétexte se trouve la frustration du royaume marocain quant au refus de la communauté internationale de suivre la décision de l'ancien locataire de la maison blanche, Donald Trump sur la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental". Le diplomate sahraoui n'a pas manqué de rappeler qu'immédiatement après l'annonce de Trump et à l'instar de l'Union africaine, l'Espagne, l'Allemagne et même la France (alliée traditionnelle du Maroc sur la question sahraouie), ont tous exprimé une position unanime de rejet de cette décision. Ce qui a constitué, selon lui, un "revers diplomatique pour le Maroc et une énorme déception". "Depuis lors, le Maroc est dans cette situation psychologique de nerfs et de tentatives de règlement de compte avec les pays qui refusent de reconnaitre sa prétendue souveraineté sur le Sahara occidental", a-t-il ajouté. Selon le diplomate sahraoui, "la leçon à tirer de toute cette crise est que céder au chantage (du Maroc) n'est plus une option viable ni pour l'Espagne ni pour l'Union européenne dans son ensemble". Lire aussi: Dossier sahraoui: Le Maroc essuie deux revers cinglants en un jour "Nous l'avons dit à maintes reprises, la poursuite de la tendance au chantage conduira le Maroc à franchir les lignes rouges. Et nous le voyons en direct", a-t-il soutenu. Le représentant du Front Polisario, a en outre, commenté la récente décision du président sahraouie de comparaitre devant la justice espagnole avant son retour en Algérie et son séjour de 18 jours dans un hôpital de Logrono pour des soins anti-Covid. "Le président Ghali ne peut vraiment que coopérer avec la justice. Il n'a rien à cacher ou absolument rien à voir avec les accusations et la motivation politique derrière les accusations" portées contre lui, souligne M. Oubi, assurant que cette décision "n'a pas été prise pour lui, mais pour le peuple sahraoui, qui doit donner l'image du respect de la justice, malgré le fait que tout a été construit sur des mensonges". Rappelant que la principale cause du séjour de Brahim Ghali en Espagne était pour des raisons de santé, M. Oubi a indiqué que le Président Ghali retournera "au Sahara Occidental et reprendra le commandement du Front Polisario et son poste de Président de la République dès que sa santé le permettra".