Le membre du secrétariat national du Front Polisario chargé de l'Europe et de l'Union européenne (UE), Oubi Bouchraya El-Bachir, a affirmé que le Maroc utilise le «même modus operandi pour soutirer certains avantages auprès de ses partenaires en exerçant un chantage sur eux», en réaction à l'attitude de Rabat concernant l'hospitalisation du président sahraoui Brahim Ghali en Espagne. Dans un entretien lundi à l'agence de presse russe Sputnik, Oubi Bouchraya Bachir pointe «des arguments farfelus qui relèvent du même modus operandi utilisé par le Maroc pour soutirer certains avantages auprès de ses partenaires en exerçant un chantage sur eux», réagissant à un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères concernant l'hospitalisation du président Ghali. A cet effet, Oubi Bouchraya El-Bachir a tenu à préciser que «ce n'est pas la première fois qu'un responsable sahraoui de haut niveau est hospitalisé en Espagne». Il a souligné que le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), secrétaire général du Front Polisario, «a été également reçu par beaucoup de chefs d'Etat aux quatre coins du monde», rappelant dans ce sens que le Maroc a ratifié l'Acte constitutif de l'Union africaine (UA), donc le Royaume «reconnaît la RASD comme un Etat africain indépendant. Il reconnaît également son Président et les frontières de son territoire». Et de s'interroger «Pourquoi Rabat n'a-t-il pas protesté de la même façon quand M'hamed Khadad, imminent responsable du Front Polisario et son représentant au sein de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), a été hospitalisé à Madrid où il est décédé en avril 2020? Même topo pour Ahmed Boukhari, ex-représentant de la RASD à l'ONU, décédé en avril 2018 à Bilbao en Espagne?». Concernant l'admission, le 21 avril courant, de Brahim Ghali dans un hôpital de Logrono (non loin de Saragosse), Oubi Bouchraya El Bachir a précise que «l'Espagne l'a reçu à titre humanitaire comme elle avait reçu les autres responsables du Front Polisario». Il a fait observer que «c'est vraiment faire preuve d'indécence que de profiter de ça pour faire chanter l'Espagne sur les dossiers économique, commercial et migratoire», en référence aux agissements de Rabat. Le responsable sahraoui a en outre réaffirmé que le président Ghali «est en bon état de santé, il va de mieux en mieux». La présidence de la République sahraouie avait déjà indiqué que l'état de santé du président Ghali «n'est pas préoccupant» et qu'il se rétablit après avoir été infecté par le nouveau coronavirus (Covid-19). Par ailleurs, le parti espagnol d'extrême droite VOX a demandé, mardi, au gouvernement «de sanctionner» le Maroc pour avoir permis à des «dizaines d'immigrants clandestins de rejoindre les côtes ibériques», appelant à «une pression internationale sur Rabat pour éviter des actions contraires aux droits de l'homme et au droit international». «L'exécutif doit mettre fin à la tentative d'invasion orchestrée par les autorités marocaines qui, par action ou omission, permettent à des milliers de personnes de se rendre sur notre territoire national par voie maritime à Ceuta ou en attaquant notre périmètre frontalier à Melilla», écrit Vox dans un communiqué, relevant que «les autorités marocaines ont abandonné leurs missions en matière de contrôle des frontières et de leurs propres citoyens». Le parti VOX appelle, ainsi, la communauté internationale à exercer une pression sur le Maroc et à le sanctionner sévèrement. «Nous appelons pour une pression internationale sur le Maroc et la mise en oeuvre de sanctions économiques tant au niveau national que communautaire contre le gouvernement marocain alors que ces pratiques mafieuses et de chantage persistent dans les relations extérieures des Marocains», note la même source. Selon le parti VOX, la démarche des autorités du Maroc a un rapport direct avec la présence du président sahraoui, Brahim Ghali,en Espagne pour des soins.»Ces tentatives coïncident avec la présence sur le sol espagnol du secrétaire général du Front Polisario, admis pour soins urgents dans un hôpital de la région de Saragosse», a affirmé le parti espagnol d'extrême droite VOX. Pour le site numérique El-confidencial, Ignacio Cembrero, «le Maroc mène des pressions migratoires sur l'Espagne pour tenter de la forcer à reconnaître sa prétendue souveraineté sur le Sahara occidental».