Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Ould Salek, a soutenu que le Maroc "est allé loin en utilisant ses propres citoyens, y compris des petits enfants dans son bras de fer avec Madrid", affirmant que l'hospitalisation du président sahraoui Brahim Ghali n'est qu'un prétexte pour justifier l'usage de pressions et de chantages contre l'Espagne. Alors que le Président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) était hospitalisé à Madrid pour des soins liés à une infection au Covid-19 en avril dernier, le Maroc a laissé des milliers de migrants, dont des mineurs, traverser la frontière en direction de Ceuta, l'enclave espagnole au nord du pays, provoquant une grande crise diplomatique entre les deux pays. "Le Maroc est allé loin en utilisant ses propres citoyens, y compris des petits enfants, comme chair à canon", a souligné M. Ould Salek, dans un entretien accordé à Sputnik, ajoutant que "le résultat fût très dur pour le royaume. Le Parlement de européen a tué tout espoir marocain de voir l'Europe emboîter le pas à Trump". Le Parlement européen avait voté le 10 juin une résolution rejetant "l'exploitation des enfants" par le Maroc. Les élus européens ont affirmé que Ceuta était également "la frontière de l'Union européenne" et souligné, que la résolution du conflit au Sahara occidental devait se faire "dans le cadre des résolutions de l'Onu et du droit international". Dans ce sens, le chef de la diplomatie sahraouie a expliqué que "la vérité dans tout cela est que le Maroc cherchait un prétexte pour faire exploser la crise pour justifier l'usage de pressions et de chantages de tout genre dans le but d'obtenir une concession de taille: la reconnaissance d'une prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental". Le diplomate sahraoui, a indiqué que "toute la campagne médiatique autour de l'hospitalisation du Président Ghali dans ce pays cachait en réalité un bras de fer entre le Maroc et l'Espagne sur la question du Sahara occidental. Ce bras de fer a commencé en décembre 2020, plus exactement juste après le scandaleux tweet de Trump reconnaissant une prétendue souveraineté marocaine sur notre pays". "Le Président sahraoui n'est entré en Espagne que durant la troisième semaine d'avril", rappelle-t-il. Pour ce qui et des accusations contre le chef de l'Etat sahraoui, M. Ould Salek a rappelé que "tout le monde sait que ces allégations ont été fabriquées de toutes pièces par les services secrets marocains. Elles datent de plusieurs dizaines d'années sans qu'il y ait la moindre preuve matérielle. Ce sont tout simplement des accusations politiques". Enfin, concernant la reprise des combats au Sahara occidental depuis novembre 2020, Mohamed Ould Salek a affirmé que "c'est le Maroc qui a provoqué le retour à la case de départ". Il a précisé que "la brèche illégale ouverte à Guerguerat le 13 novembre, suite à l'agression militaire marocaine contre des civils sahraouis qui manifestaient pacifiquement, et l'extension de l'occupation à une nouvelle portion de notre territoire ont constitué la goutte qui a fait déborder le vase. Trente ans d'attente pour organiser le référendum d'autodétermination, la répression sauvage de nos citoyens dans les villes occupées et le pillage des ressources naturelles n'ont laissé aucun espoir de solution politique et pacifique". Et de conclure que "le Maroc a renié ses engagements dûment signés avec le Front Polisario. Ce château [des accords et des engagements, ndlr] s'est écroulé à cause de l'irresponsabilité du Maroc et de l'inaction du Conseil de sécurité de l'Onu, voire de la complicité de certains de ses membres permanents qui bloquent l'indépendance de notre pays depuis 1975".