Le cheikh de la zaouia bouabdellia, le moudjahid Ayad Bouabdelli, a été inhumé mercredi après-midi au cimetière familial de la zaouia de Bethioua (wilaya d'Oran). L'enterrement du défunt, dont le cercueil a été drapé aux couleurs nationales, a eu lieu dans le recueillement en présence du ministre des Moudjahidine et Ayants droit, Laïd Rebiga, du conseiller à la présidence, Abdelhafid Allahoum, représentant le président de la République Abdelmadjid Tebboune, du président du Haut conseil islamique, Bouabdellah Ghlamallah, de membres de la famille du défunt et d'un grand nombre de citoyens. Le ministre des Moudjahidine et Ayants droit a, dans une oraison funèbre, rappelé les qualités du regretté, évoquant son parcours scientifique et militant au service de la patrie. "Nous nous recueillons aujourd'hui avec fierté à la mémoire de notre cheikh, l'expert en droit de la jurisprudence (fiqh) Ayad Bouabdelli, cet homme vertueux au parcours élogieux, ce modèle au parcours et à la conduite exemplaires qui a consacré sa vie à l'éducation des générations. Une éducation nationaliste et religieuse", a déclaré le ministre. "Cet homme généreux et honorable a ouvert les yeux dans ces contrées où les affres de l'injustice et de l'oppression coloniale étaient légion, et a grandi au sein d'une famille nantie de grands principes religieux et patriotiques. Il a acquis la science et le savoir dans les hautes écoles dont celles de Mazouna, de Tlemcen et Thaâlibia", a-t-il affirmé. M. Rebika a indiqué que le défunt rejoignit le mouvement réformateur au sein de l'Association des oulémas musulmans algériens et demeura membre actif jusqu'à ce qu'il rejoigne, dans sa prime jeunesse, les rangs de la glorieuse Révolution de libération nationale, activant comme journaliste et contribuant à faire échec à la propagande mensongère des forces coloniales françaises et à faire face aux forces d'occupation. "L'éloge des gens qui vous ont connu de près, qui ont appris de vous ou ont été formés dans votre école, qui ont acquis la sagesse et le fiqh dans votre grande zaouia ou pris connaissance de vos actions louables, est une preuve de votre grande stature et de votre rang, ainsi que de votre générosité et bienveillance inépuisables vis à vis du pays et des personnes dans la libération du pays et dans la défense inlassable de la mémoire et de l'identité nationales et faisant face aux tentatives désespérées de leur porter atteinte", a-t-il ajouté. Lire aussi: Tebboune adresse ses condoléances à la famille du défunt cheikh Ayad Bouabdelli Pour rappel, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a adressé mardi un message de condoléances à la famille du défunt dans laquelle il a salué ses vertus, sa lutte et son parcours exemplaires. Dans son message, le président de la République a écrit: "cette perte nous a profondément attristée, mais nous ne pouvons que nous résigner à la volonté de Dieu qui dit dans son verset: "Annonce la bonne nouvelle à ceux qui patientent, à ceux qui lorsqu'un malheur les frappe disent Nous sommes à Dieu et c'est à Dieu que nous retournerons" et je prie Dieu Tout-Puissant d'accueillir le défunt en Son vaste Paradis et d'accorder à sa famille patience et réconfort". ''En faisant nos adieux à cet éminent Cheikh qui a enseigné le Saint Coran à des générations de récitateurs, nous prions Dieu Tout Puissant de le gratifier de sa Sainte miséricorde, tout en compatissant avec les membres de sa famille dans ces moments douloureux et leur adressant nos condoléances les plus attristées pour la perte de ce grand nationaliste, moudjahid, éminent imam et bon citoyen", a ajouté le président de la République dans son message. Le cheikh Ayad Bouabdelli, décédé mardi à l'âge de 99 ans, a grandi au sein d'une famille révolutionnaire imprégnée des principes de la religion musulmane et des valeurs nationales. Il a été le premier à avoir assisté à l'ouverture de l'école d'enseignement du Saint Coran et de la langue arabe à Bethioua, en compagnie du Cheikh Abdelhamid Ibn Badis en 1947, selon le ministère des Moudjahidine. Avec le déclenchement de la guerre de libération nationale, le défunt moudjahid, qui était membre de l'Organisation civile du Front de libération nationale de 1956 à 1962, a été transféré, avec un groupe de jeunes, à Tanger (Maroc), où il a suivi une formation sur le journalisme révolutionnaire. Après le recouvrement de l'indépendance, le défunt a occupé plusieurs postes de responsabilité, dont président d'APC de Bethioua en 1971 pendant 4 ans. Après la mort de son frère Hadj Mehdi Bouabdelli, il a pris la relève à la tête de la zaouia Bouabdellia.