Le peuple sahraoui célèbre, mardi, le 46e anniversaire de la proclamation de l'Unité nationale, sur fond de reprise de la lutte armée après la violation, par le Maroc, du cessez-le-feu, en vigueur depuis 1991. Le12 octobre 1975, alors que l'Espagne, ancienne puissance coloniale, s'apprêtait à quitter le Sahara occidental, les représentants du peuple sahraoui, toutes tendances confondues, tenaient une réunion pour décider de la poursuite de la lutte pour la libération nationale contre un nouvel occupant, à savoir le Maroc. Ce jour-là, tous les participants, y compris les notables sahraouis qui formaient l'Assemblée générale créée par l'Espagne ont proclamé leur adhésion au Front Polisario désormais seul et unique représentant légitime du peuple sahraoui. Selon des médias sahraouis, une cinquantaine de journalistes étrangers, de cinéastes et de photographes de pays tels que l'Espagne, la France, l'Allemagne et les Etats-Unis sont attendus dans les camps de réfugiés sahraouis pour assister à différentes activités liées à la commémoration de l'Unité nationale et qui s'étaleront jusqu'au 17 octobre. -- De Mistura appelé à faciliter un processus de paix vigoureux et limité dans le temps -- La commémoration de la proclamation de l'Unité nationale sahraouie intervient, cette année, dans un contexte marqué par la reprise des hostilités suite à la rupture brutale du cessez-le-feu par les forces d'occupation marocaines dans la zone démilitarisée de Guerguerat, le 13 novembre 2020, en violation des accords militaires signés par les deux parties (Front Polisario et Maroc). Il fait suite, à quelques jours d'intervalle, à la nomination par le SG de l'ONU, de l'Italo-suédois Staffan de Mistura en qualité d'Envoyé personnel pour le Sahara occidental, en remplacement de l'Allemand Horst Kohler, qui a démissionné le 22 mai 2019. Pour le Front Polisario, la nomination d'un nouvel envoyé personnel n'est pas "une fin en soi", signalant que le rôle de cet émissaire est de "faciliter un processus de paix vigoureux et limité dans le temps qui conduit à l'exercice libre et démocratique par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance". Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek a déclaré que tout processus politique au Sahara occidental devrait garantir le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination conformément au plan de règlement adopté à l'unanimité par le Conseil de sécurité de l'ONU et accepté par les deux parties du conflit, à savoir le Front Polisario et le Maroc. "Si l'Envoyé spécial, De Mistura parvient à fixer une date pour le référendum ou élaborer un plan pratique pour mettre fin aux manouvres et tergiversations ayant entravé les efforts de l'ONU en matière de décolonisation du Sahara occidental, pour permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination, l'histoire aura retenu qu'il avait réussi avec le SG de l'ONU à mettre le train de la légalité internationale au Sahara occidental sur les rails", a déclaré Ould Salek. D'autre part, le Front Polisario a récemment remporté une victoire éclatante sur le plan diplomatique après l'annulation par le Tribunal de l'Union européenne de deux accords sur la pêche et l'agriculture liant le Maroc à l'UE et étendus aux territoires sahraouis. Le tribunal a précisé que ces accords avaient été conclus en violation de la décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) de 2016 et sans le consentement du peuple du Sahara occidental. Le verdict du Tribunal de l'UE confirme, en outre, que le Front Polisario est le seul représentant légal du peuple du Sahara occidental et est susceptible d'agir devant la justice européenne au nom du peuple sahraoui. L'Algérie qui a toujours soutenu la juste cause du peuple sahraoui, à travers sa politique étrangère fondée sur le droit des peuples à l'autodétermination, n'a pas manqué de réagir au verdict du Tribunal de l'UE. Qualifiant cette décision de "victoire éclatante pour la cause légitime du peuple sahraoui", le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, a assuré que "cette double avancée majeure consacrée par la jurisprudence européenne constitue un acquis historique qui s'imposera désormais à l'ensemble des pays membres de l'Union européenne et à ses Institutions dans leurs relations avec le Maroc, en tant qu'Etat occupant".