Le procès des accusés dans l'affaire du Groupe Condor s'est poursuivi mardi au tribunal de Sidi M'hamed avec l'audition des parties concernées par le dossier "Travocovia", une des filiales du Groupe, chargée de la réalisation d'un centre pour brûlés dans la wilaya de Skikda. Répondant à une question sur la non réception du projet ,inscrit depuis 2012, et le recours à la sous-traitance pour la réalisation des travaux à 100%, une pratique contraire à la loi, le président du conseil d'administration (PCA) de la société "Travocovia", Omar Benhamadi (en détention provisoire) a fait savoir que la société en question avait soumis, lors de l'appel d'offres, la meilleure offre financière. Le retard des travaux, lancés en 2014, est dû à la non conformité du terrain (zone de Bouzaroura), en ce sens que plusieurs problèmes entravant la réalisation du projet dans les délais fixés (22 mois) se sont révélés, à l'instar de la voie sinueuse menant à la décharge publique et l'existence d'eaux souterraines au niveau du site. A cet effet, Omar Benhamadi a tenu le bureau d'études chargé de la réalisation de l'expertise pour responsable du retard accusé dans la réalisation du projet dont le coût s'élève à 2,4 Mds Da. Le bureau d'études en question avait élaboré une étude similaire à Oran et copié la même expertise pour le centre de Skikda, a-t-il fait savoir, ajoutant que l'expertise a été réalisée sur la base d'une étude fictive. Démentant le recours à la sous-traitance à 100%, Omar Benhamadi a expliqué que la société avait recouru à la sous-traitance uniquement pour les travaux exigeant une expertise particulière. Pour sa part, le Chef de service de planification et des moyens à la direction de la Santé (DSP) de Skikda, Kamel Benyoucef, poursuivi également dans cette affaire, a pointé du doigt le bureau d'études qui a fait preuve de négligence dans ce dossier, ajoutant qu'on ne saurait tenir la DSP pour responsable d'autant qu'elle a fait des rapports sur la suspension des travaux de réalisation du centre pour des raisons techniques. De son côté le mis en cause, Tir Mahieddine, directeur de la santé de la même wilaya, a affirmé au juge qu'il avait pris ses fonctions en 2017, et lorsqu'il avait constaté l'arrêt des travaux, il a contacté le ministère, qui a accordé une période de 10 mois en vue de leur parachèvement. Cependant, Travocovia n'avait pas les plans de mise en œuvre pour l'électricité et le gaz, d'où la décision de l'arrêt des travaux à nouveau. Il a fait savoir que le bureau d'études dirigé par la femme nommée "Souad Rebai" a présenté à l'entreprise de faux plans qui ont été rejetés au niveau de la Direction de la santé. A une question sur la raison pour laquelle il n'avait pas pris la décision de résilier le contrat avec l'entreprise à cause du retard de réalisation, il a précisé que la décision revenait au wali et non au directeur de la santé. Interrogé au cours de l'audience du matin, le directeur de Travocovia, Chaâbane Bensif, a affirmé que le point le plus dangereux qui n'a pas été évoqué dans l'expertise réalisé par le Bureau d'études était l'aspect sécuritaire, qui était à l'origine de la suspension des travaux, expliquant que la responsabilité de l'entreprise consiste seulement en "la réalisation du projet". Les accusés seront auditionnés, l'après midi, concernant le dossier de l'opérateur mobile Mobilis. Pour rappel, l'affaire du groupe Condor des frères Benhamadi, poursuivis dans des affaires de corruption, avait été ouverte , lundi, au Pôle pénal, financier et économique. Le premier jour a été consacrée au dossier GB Pharma, un projet de réalisation d'une usine pharmaceutique dans la nouvelle ville de Sidi Abdallah, qui n'a pas vu le jour jusqu'à présent.