Le Maroc, via ses services de renseignement et ses consulats, poursuit ses tentatives désespérées visant à "embellir le visage hideux de l'occupation" du Sahara occidental, en dissimulant la guerre et ses violations répétées des droits des civils sahraouis, a indiqué mercredi le représentant du Front Polisario au Pays Basque, Mohamed Limam Mohamed Ali Sid Bachir. Le diplomate sahraoui s'est exprimé dans une lettre ouverte adressée aux fonctionnaires, étudiants et syndicats de l'université du Pays Basque, à la suite un évènement organisé par l'entremise du consulat du Maroc à Bilbao à la salle de conférence principale de l'Université. Dans cette missive, Ali Sid Bachir affirme que cet évènement vise à justifier l'occupation illégale par le Maroc des territoires sahraouis et constitue "un mépris à l'égard de la majorité sociale et politique dans la région basque qui n'a eu de cesse d'afficher son soutien et sa solidarité envers le peuple sahraoui". A travers cet évènement, "les services de renseignement marocains ciblent de façon systématique et méthodique l'un des plus importants mouvements de solidarité avec la cause sahraouie en Espagne", relève-t-il. Et précise que " la tenue de cet évènement et le choix de l'université avaient pour objectifs d'impliquer un secteur influent de la société basque dans une campagne visant à " embellir le visage hideux de l'occupation" qui cherche à faire obstacle au large consensus des partis politiques, des organisations syndicales, du patronat et des forces de la société civile du Pays Basque sur une solution juste, pacifique et durable garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance". "Le Sahara occidental demeure un territoire non autonome inscrit à l'ordre du jour de la Commission des questions politiques spéciales et de décolonisation (Quatrième Commission) de l'ONU, étant une question en suspens, en attente du parachèvement du processus de décolonisation en vertu du chapitre XI de la Charte des Nations unies qui stipule que la souveraineté et l'autodétermination concernent exclusivement le peuple sahraoui et sans restriction aucune", rappelle le représentant Ali Sid Bachir. Soulignant que "le droit international reconnaît le Front Polisario en tant que seul représentant légitime du peuple sahraoui, et considère le Royaume du Maroc comme une puissance occupante, conformément aux Conventions de Genève, notamment la Convention de 1907 sur les lois et coutumes de la guerre", le représentant sahraoui précise que "l'Espagne demeure la force administrante de ce territoire, en témoigne la décision de la Cour national espagnole du 4 juillet 2014". "Le timing choisi par les organisateurs n'est pas fortuit, car un an après la violation par le Maroc de l'accord du cessez-le-feu en vigueur depuis 1991, le régime du Makhzen tend, à travers ces tentatives désespérées, à dissimuler la réalité de la guerre et les violations continues des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés", explique-t-il. Le représentant du Front Polisario, a dressé à cette occasion un état des lieux de la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés, évoquant les conditions de vie de la militante Sultana Khaya et de sa famille, assignées à résidence par les forces d'occupation marocaines pendant plus d'un an, subissant les pires formes de supplice, d'humiliation, d'abus et de violences, y compris le viol. L'entêtement du Maroc et la poursuite de ses pratiques honteuses à l'encontre des Sahraouis sans défense s'explique par l'impunité dont il jouit, alors qu'il continue d' "interdire à la presse internationale indépendante, aux missions d'observation et même aux rapporteurs spéciaux des Nations Unies sur les droits de l'homme d'entrer dans le territoire sahraoui assiégé", déplore-t-il.