Le consultant spécialiste des changements climatiques, Nick Brooks, a mis en avant la nécessité d'impliquer la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et d'autres pays marginalisés dans la gestion du climat et les mécanismes de financement pour légitimer le système international de gestion du climat, soulignant que l'implication de la RASD est une épreuve pour le justice climatique. Dans une interview accordée à la chaine américaine "Democracy Now", Brooks a déclaré que le Sahara occidental avait un énorme potentiel en matière d'énergies renouvelables, d'où leur exploitation illégale par le Maroc en violation de l'Accord de Paris, qui prévoit la transparence et l'équité, en plus d'autres conditions visant à garantir la justice climatique. L'expert du climat a déploré l'exclusion du Sahara Occidental des financements en dépit du rôle qu'il pourrait jouer dans la lutte contre le changement climatique et la production d'énergie propre, en raison de l'occupation marocaine, qui reçoit un financement officiel multilatéral dont le montant a atteint en 2019, 300 millions USD. "Au moment où les pays voisins à l'image de la Mauritanie ont reçu 75 millions USD d'aide, le Sahara occidental n'a reçu aucun soutien dans le cadre des fonds officiels destinés aux pays en développement pour remédier aux séquelles du changement climatique", déplore le même expert. "Vu le statut juridique du Sahara occidental, considéré comme territoire non autonome par les Nations Unies, l'acceptation par le Maroc des contributions déterminées au niveau national (CDN) par la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique devrait être conditionnée par l'exclusion des mesures relatives aux émissions et des procédures d'atténuation dans le Sahara Occidental occupé", poursuit-il. M. Brooks a appelé, dans ce sens, à l'attribution au Sahara Occidental la qualité d'observateur dans la Convention-cadre de l'ONU sur le changement climatique en vue d'une participation à part entière aux négociations autour du climat, insistant sur l'accès de ce territoire occupé au financement relatif au climat afin de développer sa capacité face au changement climatique. Et d'ajouter que l'exclusion de la RASD entrave l'adaptation au plan de lutte contre le changement climatique et ses séquelles, notamment que la majorité des sahraouis vivent dans des camps de réfugiés où la nature est grandement impactée par le changement climatique, a-t-il ajouté.