Le président de la Fédération algérienne de football (FAF) Amara Charaf-Eddine, a qualifiédimanche d"'inévitable", le nouveau système de compétition de la Ligue 1 professionnelle à 16 clubs, à partir de la saison 2022-2023, et adopté à la majorité par les membres de l'assemblée générale, réunis en session extraordinaire. "L'objectif de changer le système de compétition est de trouver l'efficacité. Avec 20 clubs, ça n'a pas été bon, que ce soit sur le plan sportif ou celui de la performance. Ce changement du système va donner lieu à un championnat disputé et crédible. Ce n'était pas une priorité, mais c'était inévitable", a indiqué le patron de l'instance fédérale, lors d'un point de presse organisé à l'issue des travaux de l'assemblée générale extraordinaire (AGEX). Les membres de l'AG de la FAF, réunis dimanche à Alger en session extraordinaire, ont adopté à la majorité, le retour à une Ligue 1 à 16 clubs, à partir de la saison 2022-2023. 70 membres ont dit oui à la proposition formulée par la FAF, alors que 5 se sont opposés. Au terme de la saison en cours, qui se jouent avec la participation de 18 formations, quatre clubs seront rétrogradés en Ligue2 amateur. Par ailleurs, les deux champions des deux groupes (Centre-Est et Centre-Ouest) de la Ligue 2 accéderont en Ligue 1. En revanche, la Ligue 2 amateur va préserver son système actuel avec deux groupes de 16 équipes chacun. " Nous n'avons pas effectué un changement radical, mais il s'agit juste d'un retour à la normal avec une formule d'avant 2019 avec 16 clubs. Le système adopté en 2019 avec un championnat à 20 clubs s'est avéré un échec, nous avons tous vu ce qui s'est passé durant les 38 journées, et les conséquences qui en ont découlées", a-t-il ajouté. Le président de la FAF n'a pas hésité à remettre en cause le système "défaillant" à 20 clubs, adopté lors de la saison 2020-2021, sous l'ère de son prédécesseur Kheïreddine Zetchi. "Disputer un championnat à 20 clubs, a fini par créer un déséquilibre à tous les niveaux, chose qui nous a poussé à revenir à un système classique à 16 clubs. Nous avons constaté que la gestion avec laquelle était gérée la compétition n'était pas efficace. Nous avons opté pour la normalisation des choses", a précisé Amara Charaf-Eddine. Interrogé sur le projet d'une élite à 12 clubs, comme souhaité par le ministre de la jeunesse et des sports, Abderrazak Sebgag, le président de l'instance fédérale a expliqué qu'il s'agit d'"une idée qui a été évoquée". " La commission mixte MJS-FAF, chargée de l'évaluation de la situation du professionnalisme, a été créée afin de trouver des solutions pour une nouvelle relance du football professionnel, d'autant que le bilan des dix premières saisons du professionnalisme en Algérie s'est révélé négatif. C'était impossible de continuer à adopter un système défaillant. Parmi les propositions de ladite commission c'était un championnat à 12 clubs, mais juste une idée qui a été discutée, pas plus". Avant d'enchaîner : " Quant au nouveau système de compétition du football amateur, c'est aux membres du Bureau fédéralde trancher, lors de la prochaine réunion, prévue le 28 novembre. Je vais leur soumettre les modalités d'accession et de relégation pour adoption". "La FAF sera intransigeante dans l'octroi de la licence professionnelle" Pour Amara Charaf-Eddine, ce nouveau système sera évalué "dans une ou deux saisons. Nous allons faire un bilan général pour savoir s'il a atteint ses objectifs, en matière notamment du niveau de compétition. Si nous remarquons une défaillance, il y aura un autre changement, tout en reconnaissant en même temps nos erreurs". Evoquant l'octroi de la licence professionnelle, le président de la FAF s'est montré "rigoureux et intransigeant", évoquant une éventuelle sanction de la part de la Confédération africaine (CAF) si l'instance fédérale se montre passive sur ce sujet. "La CAF a mis en place une réglementation sur l'octroi des licences aux clubs, très rigoureuse en matière de gestion, de gouvernance, de finances, et d'infrastructures. Si un club n'a pas le droit d'avoir sa licence, c'est à la Fédération de le sanctionner. C'est à partir de cette donnée qu'on pourra fixer à l'avenir le nombre d'équipes qui vont composer l'élite professionnelle, qui pourra être réduit à 14, voire 12 clubs s'il le faut. Je ne peux pas octroyer une licence à un club qui ne remplit pas les conditions requises, la FAF sera intransigeante là-dessus, sinon on risque des sanctions de la CAF, et les conséquences seront très lourdes", a-t-il averti. "L'instance continentale a donné aux fédérations nationales un délai jusqu'au début de l'année prochaine pour se mettre en conformité avec cette réglementation", a-t-il souligné. Appelé à juger le modèle économique du football algérien, le patron de la FAF s'est montré déçu, tout en annonçant son soutien pour les clubs amateurs. "Le modèle économique dans notre football a prouvé ses limites et son inefficacité. Pour le football amateur, on a créé un fonds au niveau de la FAF, alimenté des subventions que la FAF devait recevoir de la part du MJS, il est destiné exclusivement pour le football amateur. Pour les clubs professionnels, il s'agit d'abord de sociétés par actions. Ce n'est pas normal qu'une SSPA compte sur l'apport d'une personne physique ou une institution pour lui octroyer une subvention. Celui qui n'est pas capable de payer un joueur, il n'est pas obligé de l'engager. Chacun doit gérer selon ses moyens". Enfin, Amara Charaf-Eddine a déploré le non-paiement par la télévision nationale, depuis quatre ans, des droits TV, "dont la grande partie devaient renflouer les caisses des clubs". " Cela fait quatre ans que nous n'avons pas reçu l'argent des droits TV, dont la grande partie devaient renflouer les caisses des clubs. J'ai pris la décision, après accord du Bureau fédéral, de payer les dettes des clubs, pour qu'ils fassent face à leurs engagements. C'est à moi ensuite de récupérer cet argent des droits TV ou bien des primes de la participation des clubs aux compétitions africaines. Je fais des actes de responsable qui vont dans l'intérêt du club et du joueur. Nous sommes là pour avancer, pas pour reculer. Nous avons fait des concessions aux clubs débiteurs, pour payer de 15 à 30% de leurs dettes, afin de leur permettre de récupérer leurs licences et démarrer le championnat", a-t-il conclu.