L'Organisation arabe des jeunes avocats a exprimé son soutien aux avocats marocains qui observent depuis une semaine un mouvement de protestation contre l'imposition du pass vaccinal comme condition pour accéder aux tribunaux. Sur sa page Facebook, l'organisation a fait part, mercredi, de son soutien "inconditionnel" aux avocats marocains contre les mesures qu'elle a qualifiées d'"arbitraires" et "qui affectent profondément l'indépendance de la profession et la noblesse de sa mission". Dans un communiqué, l'organisation a appelé "les autorités responsables de cette initiative à se rétracter afin de préserver les acquis des droits humains et de défendre le message de l'avocat". L'organisation a exprimé son alignement avec "tous les avocats et avocates marocains défendant l'immunité et l'indépendance" de la profession. Les avocats marocains ont mené un certain nombre d'actions de protestation contre l'introduction obligatoire de la vaccination pour accéder aux tribunaux. L'imposition de cette mesure a entraîné notamment le report d'un certain nombre de procès, ce qui, selon des observateurs, a causé un chaos sans précédent dans tous les tribunaux du Royaume. La Fédération des associations des jeunes avocats marocains a "sévèrement" condamné lundi dernier le déploiement des forces de sécurité au niveau des tribunaux. Les juristes ont estimé que ce déploiement sécuritaire portait "les indices d'un excès d'autoritarisme qui frappe le droit des citoyens à défendre leurs droits et libertés devant les tribunaux". L'Association des barreaux du Maroc a également condamné la décision, comme elle a menacé, dans un communiqué, d'aller vers l'escalade et de mener d'autres formes de protestation, au cas où "une partie insisterait pour violer l'indépendance des avocates et avocats marocains, ou les empêcher d'accéder aux tribunaux ". En outre, l'association a appelé les avocats à "réaffirmer leur attachement à leur indépendance vis-à-vis de toutes les autorités", soulignant que "le ministre de la Justice n'a pas le droit, en tant qu'autorité exécutive, de saisir les juges de toute directive, orientation ou ordonnance, car cela constitue une atteinte à l'indépendance de l'autorité judiciaire".