Le Directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Ghebreyesus s'est dit mercredi "très préoccupé" par le fait que le variant Omicron, plus transmissible, circulant en même temps que Delta, ne conduise à "un tsunami de cas", exprimant toutefois son optimisme pour la fin de la phase aiguë de la pandémie de Covid-19, en 2022. A l'heure actuelle, les variants Delta et Omicron du coronavirus font grimper les cas à un nombre record, entraînant des pics d'hospitalisations et de décès, selon l'OMS. Le chef de l'agence sanitaire des Nations Unies a rappelé lors d'un point de presse, qu'il y a deux ans, alors que les gens se rassemblaient pour les célébrations du Nouvel An, une nouvelle menace mondiale est apparue. Depuis, 1,8 million de décès ont été enregistrés en 2020 et 3,5 millions en 2021, mais le nombre réel "est bien plus élevé". Des millions de personnes sont également confrontées aux conséquences à long terme du virus. A mesure que la pandémie se prolonge, de nouveaux variants pourraient devenir totalement résistants aux vaccins actuels ou aux infections passées, ce qui nécessiterait des adaptations des vaccins. Pour Dr Tedros, comme toute nouvelle mise à jour d'un vaccin, "pourrait signifier une nouvelle pénurie d'approvisionnement, il est important de constituer un approvisionnement au niveau local". Lire aussi: Covid-19: variant Delta et relâchement des mesures de protection à l'origine Il a aussi appelé à l'élaboration d'un nouvel accord entre les nations, affirmant que ce serait "un pilier clé" d'un monde mieux préparé pour faire face à la prochaine maladie. "J'espère voir les négociations avancer rapidement et les dirigeants agir avec ambition", a-t-il poursuivi, exprimant son optimisme pour 2022 qui "peut être l'année où le monde met fin à la phase aiguë de la pandémie de Covid-19". 92 Etats membres ont raté l'objectif Plus tôt dans l'année, lors des réunions des plus grandes économies du monde - le G7 et le G20 - l'OMS a mis les dirigeants du monde au défi de vacciner 40% de leur population d'ici la fin de 2021 et 70% d'ici le milieu de 2022. Par ailleurs, 92 des 194 Etats membres ont raté l'objectif, a déploré l'OMS. Dr Tedros a attribué cela aux pays à faible revenu recevant un approvisionnement limité pendant la majeure partie de l'année, puis aux vaccins ultérieurs arrivant près de la date de péremption, sans matériels clés, comme les seringues. "Ce n'est pas seulement une honte morale, cela a coûté des vies et a fourni au virus des opportunités de circuler sans contrôle et de muter", a-t-il déclaré. Lire aussi: Covid-19: deux nouveaux cas du variant Omicron détectés en Algérie Le chef de l'OMS a averti que les doses de rappel dans les pays riches pourraient à nouveau faire échouer les pays à faible revenu et a appelé les dirigeants des pays riches et les fabricants à travailler ensemble pour atteindre l'objectif de 70% d'ici juillet prochain. "C'est le moment de dépasser le nationalisme à court terme et de protéger les populations et les économies contre de futurs variants en mettant fin aux inégalités mondiales en matière de vaccins", a-t-il poursuivi. "Nous avons 185 jours pour atteindre la ligne d'arrivée et atteindre 70% d'ici le début du mois de juillet 2022. Et le compte à rebours commence maintenant". Tout en élaborant sur certaines réussites, comme le développement de nouveaux vaccins, le responsable de l'OMS a déploré que la politique l'emporte trop souvent sur la solidarité. "Le populisme, le nationalisme étroit et la thésaurisation des outils de santé, y compris les masques, les thérapies, les diagnostics et les vaccins, par un petit nombre de pays ont sapé l'équité et créé les conditions idéales pour l'émergence de nouveaux variants", a-t-il poursuivi. De plus, les informations fausses et trompeuses ont également été "une distraction constante, fragilisant la science et la confiance dans les outils de santé qui sauvent des vies".