Plusieurs membres d'associations marocaines de défense des droits humains en France ont tenu mercredi, un rassemblement devant le Parlement européen à Strasbourg pour exiger la libération des détenus politiques et d'opinion et le respect des droits fondamentaux au Maroc. Des images partagées sur les réseaux sociaux montrent plusieurs militants des droits de l'homme arborer des banderoles sur lesquelles on peut notamment lire, "le journalisme n'est pas un crime", "libérez les journalistes emprisonnés au Maroc" ou encore "halte à la répression au Maroc". Dans un communiqué commun publié vendredi dernier, le Comité France de soutien aux prisonniers politiques et d'opinion au Maroc et l'Association des travailleurs maghrébins de France, avaient appelé à une participation massive à ce rassemblement pour demander aux parlementaires européens de réagir vivement pour "exiger la libération de tous les détenus politiques et d'opinion, notamment les journalistes Omar Radi, Soulaimane Raissouni, Toufik Bouachrine et les prisonniers du Hirak du Rif". Dans ce document signé également par l'Association des Marocains en France, l'Association de Défense des droits de l'homme au Maroc et l'Institut Mehdi-Ben Barka - Mémoire vivante, ce collectif avaient aussi exhorté les parlementaires européens à réagir pour exiger que "les droits fondamentaux des Marocains soient respectés et condamner les pratiques du régime marocain et de son appareil policier". Les parlementaires européens sont, en outre, appelés à "dénoncer les décisions d'une justice aux ordres d'un pouvoir autocratique" et faire en sorte que "le Maroc honore ses engagements internationaux et sa propre constitution". Le collectif a fait observer qu'au Maroc, la répression n'épargne personne et que "l'instrumentalisation de la justice est devenue une constante". "Au Maroc, on continue à cibler les journalistes, les Youtubeurs, les rappeurs, les activistes des droits humains, les militant-e-s des mouvements sociaux et tout-e citoyen-ne exigeant la justice sociale. Au Maroc, la criminalisation, la diffamation, le piétinement des libertés individuelles, l'atteinte aux expressions politiques et associatives, l'instrumentalisation de la justice sont une constante d'une +démocratie+ de façade qui fait de la répression une institution", avait écrit le collectif des associations, déplorant le "silence assourdissant" des Etats membres de l'Union européenne. Avant d'ajouter : "Au Maroc, les enlèvements, la torture, les arrestations arbitraires, les poursuites judiciaires, les condamnations à de lourdes peines de prison restent ce qui caractérise +l'exception marocaine+ tant défendue par les Etats membres de l'Union européenne". "Hier comme aujourd'hui, l'Etat du Maroc, pays ami de l'Union européenne, est un pays où l'on espionne les téléphones des journalistes et des défenseurs des droits humains à l'aide du logiciel israélien Pegasus, où les atteintes aux droits fondamentaux, à la liberté d'opinion, à la liberté de la presse se multiplient, où l'on harcèle, salit, instrumentalise et condamne, où le courage et l'engagement se paient au prix de vies brisées, l'Etat de ce pays, le Maroc, jouit d'une totale complaisance", déplore le collectif.