La célébration du 66e anniversaire de la création de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) cette année, coïncide avec la poursuite des efforts de l'Etat en vue d'améliorer les conditions socio-économiques des travailleurs d'une part et promouvoir le dialogue social et la démocratie, à travers le renforcement des textes juridiques relatifs à l'action syndicale, d'autre part. Cette célébration intervient avec la présentation d'un projet de loi modifiant la loi 90-14 relative aux modalités d'exercice du droit syndical, en sus de l'annonce d'un projet de loi-cadre relatif à l'organisation de l'activité syndicale qui est en passe d'être élaboré et sera soumis au Parlement durant le 1er semestre de l'année en cours, et qui vise essentiellement à consolider l'arsenal juridique en vigueur. Présentant récemment la teneur du projet de loi modifiant la loi 90-14 devant la Commission de la santé à l'Assemblée populaire nationale (APN), le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Youcef Cherfa, a affirmé que les amendements proposés visaient à consolider les passerelles de confiance avec les organisations syndicales. Le ministre a ajouté que ces amendements ajouteront un nouveau jalon au processus de consolidation de l'arsenal juridique du pays, du renforcement du régime des droits et libertés, d'approfondissement de la démocratie et de la promotion du dialogue social, en termes de valeurs, de principes et de pratique, soulignant que les syndicats constituent l'une des organisation sociales qui revêtent une importance et une influence sur le monde de l'emploi et l'un des indices qui reflètent le niveau du développement. Dans une déclaration à l'APS, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyes Merabet s'est dit "optimiste" quant au contenu du projet modifiant la Loi 90-14, notamment dans l'article 4 qui prévoit la création de fédérations, d'unions et de confédérations qui sont, selon lui, un espace qui conforte la place des syndicats afin qu'ils soient une force de proposition. M.Merabet a fait savoir que la Confédération des syndicats algériens avait proposé des amendements concernant 12 articles dans le cadre de l'enrichissement du projet d'amendement de cette loi, appelant à l'introduction d'amendements à d'autres articles, notamment ceux relatifs à la représentation syndicale. Selon lui, le taux de représentation syndicale dans la loi en vigueur est élevé et devrait être ramené à 10% au moins. Se félicitant des "grands progrès" en matière de droit et de pluralisme syndicaux, l'intervenant a souligné l'importance de la participation active des syndicats à l'enrichissement du projet de loi-cadre relatif à l'organisation de l'action syndicale, en cours d'élaboration, pour disposer de nouvelles lois à même de renforcer le rôle des syndicats, ainsi que leur participation au développement socio-économique. Le SNPSP appelle, à cet égard, au renforcement des mécanismes de dialogue au profit des syndicats afin qu'ils puissent contribuer davantage par des propositions visant à préserver les acquis des établissements et des travailleurs. Revenant sur la célébration du double anniversaire de la création de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et de la nationalisation des hydrocarbures, il a précisé que cet anniversaire était l'occasion de mettre l'accent sur la nécessité de préserver les acquis, notamment celui de la stabilité sociale. De son côté, le secrétaire national chargé de l'information au Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (CNAPESTE), Messaoud Boudiba, a salué l'amendement des lois relatives à l'exercice du droit syndical en accord avec les conventions et traités internationaux. Le responsable a mis en valeur les dispositions relatives à la création des fédérations, unions et confédérations, prévues dans le projet d'amendement de la loi 90-14, indiquant que le pluripartisme a permis de consolider le dialogue social entre les différentes parties "selon des visions au mieux de l'intérêt collectif". De son côté, le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), Mohamed Sami Agli a affirmé que son autorité était favorable au contenu, "suffisamment clair", du projet d'amendement de la loi relative aux modalités d'exercice du droit syndical, notamment les dispositions de l'article 4 qui permettrait, a-t-il expliqué, de conférer un statut bien déterminé aux organisations quel qu'en soit le secteur d'activité. Dans un contexte connexe, les syndicats se sont dits fiers de célébrer le double anniversaire de la création de l'UGTA et la nationalisation des hydrocarbures, une célébration considérée comme "événement cher" aux cœurs des Algériens, et devenue partant "un patrimoine national syndical". Lors de son entrevue périodique avec des représentants de la presse nationale, le président de la République Abdelmadjid Tebboune avait annoncé l'augmentation des salaires de 14 à 16 % à la faveur de la réduction de l'impôt sur le revenu global (IRG) appliquée dès début 2022, le but étant de contrer les effets de l'inflation estimée à quelque 7 %. Cette démarche s'inscrit dans le cadre des mesures décidées par l'Etat en vue d'augmenter le pouvoir d'achat du citoyen, avec notamment l'augmentation du salaire minimum à 20.000 DA et l'exonération des salaires inférieurs à 30.000 DA de l'IRG. Ces mesures seront renforcées dans les prochains mois par l'augmentation du point indiciaire au profit des fonctionnaires, avait déclaré alors le Président Tebboune.