Des partis politiques nationaux ont exprimé dimanche leur dénonciation et leur condamnation de la "nouvelle" et "surprenante" position du gouvernement espagnol envers la question du Sahara occidental, estimant que cette position "est loin d'être sérieuse et réaliste, et qu'elle ne participe pas à mettre fin au conflit entre le Front Polisario et le Maroc". A cet effet, le parti du Front de libération nationale (FLN) a exprimé sa condamnation avec force de la position "surprenante" de l'Espagne envers la question du Sahara occidental, considérant qu'elle "suscite, non seulement, l'étonnement, compte tenu de la position précédente de l'Espagne, engagée à rester neutre et favorable à une solution politique juste sous l'égide de l'ONU, mais va complètement à l'encontre de la légalité internationale". "Ce brusque revirement confirme clairement l'existence d'un accord de troc entre l'Espagne et le régime marocain du Makhzen. Cette position qui constitue aussi une trahison historique car étant loin d'être sérieuse, réaliste et crédible, est source de nouvelles tensions et ne participe pas à mettre fin au conflit entre le Front Polisario, l'unique représentant légitime du peuple sahraoui, et le Royaume du Maroc", a ajouté le parti. Dans le même sillage, le parti FLN a appelé le gouvernement espagnol à "revoir sa nouvelle position et à se conformer aux résolutions de la légalité internationale en vue de trouver une solution juste et durable à même de garantir au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination", réaffirmant "son plein soutien à la décision de l'Etat de rappeler l'ambassadeur d'Algérie à Madrid pour consultations, ce qui exprime les positions de principe de l'Algérie en faveur de la cause sahraouie, considérée comme question de décolonisation". Pour sa part, le Rassemblement national démocratique (RND) a condamné "la nouvelle position du gouvernement espagnol qui adopte de manière provocante la proposition marocaine relative au soi-disant +plan d'autonomie+ au lieu du référendum d'autodétermination, en opposition explicite aux résolutions onusiennes et à la volonté du peuple sahraoui et des peuples libres de décoloniser la dernière colonie d'Afrique. L'Espagne, "qui a toujours plaidé pour une solution politique au conflit au Sahara occidental, assume une lourde responsabilité historique et morale dans la poursuite des souffrances des Sahraouis tout au long de ces décennies", a-t-il souligné, appelant le gouvernement espagnol à "rétablir ses relations avec Rabat, loin des intérêts du peuple sahraoui et de son droit à l'autodétermination via un référendum qui est un choix incontournable". Dans ce cadre, le RND a salué "l'attachement de l'Algérie à ses principes et aux constantes de sa politique extérieure concernant l'appui des questions de libération et de soutien à la paix et à la sécurité internationales". Dans ce sens, le mouvement El-Bina s'est dit "étonné" par le contenu du message du chef du gouvernement espagnol adressé au régime marocain du Makhzen, notant que "l'adoption par l'Espagne d'une nouvelle position concernant la question du Sahara occidental suscite un grand étonnement, sachant qu'elle a toujours fait preuve de neutralité en plaidant pour une solution politique juste sous les auspices de l'ONU". Le Mouvement El-Bina dénonce cette position "impartiale et subjective" qu'elle qualifie de "désengagement flagrant par l'Espagne vis-à-vis de la question de décolonisation, et de déni de ses responsabilités internationales envers la cause juste du peuple sahraoui". A ce propos, le Mouvement a appelé le gouvernement espagnol à remettre en cause sa nouvelle position favorable au soi-disant 'plan d'autonomies', car n'étant qu'une illusion marocaine, et à se conformer aux résolutions de la légalité internationale pour parvenir à une solution politique durable qui garantisse au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination. De son côté, le Conseil de la nation a dénoncé le "soudain revirement" de la position espagnole envers la cause sahraouie, la qualifiant "d'impartiale et d'inadmissible" envers une question de décolonisation classée par l'ONU, qui reconnaît le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Le Conseil a, par la même occasion, rappelé les "positions complices similaires en 1975", soulignant que l'Espagne doit assumer sa responsabilité historique, politique et morale en vue d'effacer l'impact désastreux de sa décision sur le peuple sahraoui et sur toute la région depuis maintenant plus de quatre décennies et demie. La haute chambre du Parlement a également invité les membres du Parlement espagnol à "préserver la dignité des parlements ainsi que la crédibilité de l'action parlementaire humanitaire, en s'employant à corriger le tir et à revoir cette position regrettable et inhabituelle dans le traitement du dossier sahraoui par l'Espagne".