Le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Djamel Lotfi Benbahmed, a reçu mardi à Alger, la délégation de la mission d'évaluation de la Commission de l'Union Africaine (UA), en visite de travail en Algérie dans le cadre de sa candidature pour abriter le siège de l'Agence africaine du médicament (AMA), indique un communiqué du ministère. L'audience a permis de "réaffirmer la volonté de l'Algérie d'accueillir le siège de l'AMA, conformément aux instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, visant mettre à la disposition de l'Agence africaine des médicaments toute l'expertise algérienne, à travers ses ressources institutionnelle, scientifique et règlementaire en vue de soutenir et d'accompagner l'AMA dans l'accomplissement de ses missions", selon le même texte. Cette rencontre avec la délégation conduite par son président le Pr Aggrey John Douglas Amballi, a permis également au ministre de rappeler que "l'Algérie dès l'entame du processus de création de l'AMA a exprimé son ambition d'abriter son siège". En effet l'Algérie a été parmi les premiers Etats signataires du traité instituant l'AMA en février 2019, ratifié en juin 2021. L'instrument de ratification ayant été déposé auprès de la Commission de l'UA en juin 2021, l'Algérie a officiellement soumis sa proposition d'accueillir le siège en août 2021. Forte de ses 141 opérateurs pharmaceutiques, déployés à travers 159 sites de production, l'industrie pharmaceutique algérienne, pilier de la politique de santé publique, est à présent considérée comme l'une des mieux abouties d'Afrique: résultat de nombreuses années d'efforts et d'investissements pour réduire sa dépendance aux importations et de s'orienter progressivement vers l'exportation à la conquête des marchés régionaux et continentaux, souligne-t-on dans le même texte. "Aujourd'hui, la production nationale couvre toutes les aires thérapeutiques avec une forte orientation vers la fabrication de produits à forte valeur ajoutée notamment ceux destinés aux traitements d'oncologie et les insulines, comme en témoigne la fabrication locale du vaccin anti Covid-19 par le groupe public Saidal en partenariat avec les laboratoires chinois Sinovac", ajoute la même source. Ce développement "sans précédent", coïncide avec la création du ministère de l'Industrie pharmaceutique, identifié comme secteur stratégique par les autorités publiques, ce qui a permis de substituer progressivement la production locale à l'importation en assurant une couverture de 66% des besoins en médicaments et de 75% en valeur, selon la même source. Dans son argumentaire le ministre de l'Industrie pharmaceutique a détaillé l'ensemble des ressources institutionnelle, scientifique et règlementaire dont bénéficie l'Algérie, notamment l'existence d'une Agence nationale des produits pharmaceutique de par les missions qui lui sont attribuées, son organisation et vu son expérience dans la formation des cadres venus de divers pays du continent africain apportera certainement une contribution considérable à l'AMA, indique-t-on dans le même texte. La refonte du cadre législatif et réglementaire, entreprise depuis la création du ministère de l'Industrie pharmaceutique, a l'effet de l'harmoniser et de le mettre au diapason des standards internationaux en vigueur en la matière, a été mise en exergue lors de l'audience, aux cotés de la disponibilité d'"une ressource humaine et scientifique hautement qualifiée qui constituent l'un des fondements d'une industrie pharmaceutique forte". L'audience a également porté sur le rôle et les missions qui incombent à l'Agence africaine du médicament, qui œuvrera notamment au développement du secteur de l'industrie pharmaceutique à travers la promotion des échanges et de la coopération entre les différents pays africains, selon le communiqué.