Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a émis, mardi depuis Istanbul, le souhait de voir la coopération entre les universités algériennes et turques s'intensifier. S'exprimant lors de la cérémonie de remise du diplôme de docteur honoris causa par l'université d'Istanbul, dans le cadre de la visite d'Etat qu'il effectue dans ce pays à l'invitation de son homologue turc, le Président Tebboune a formé le vœu de voir les relations entre les universités algériennes et turques s'intensifier, rappelant sa décision, notifiée au ministre de l'Enseignement supérieur et aux recteurs des universités, que "l'université algérienne est, aujourd'hui, indépendante et libre de choisir le jumelage qui lui convient". "L'université qui veut un jumelage avec Istanbul le décrochera, celle qui veut un jumelage avec Le Caire le décrochera et celle qui veut un jumelage avec la Sorbonne le décrochera aussi, jusqu'à ce que l'on s'ouvre définitivement sur le monde de la science, ce qui garantira notre indépendance et la force de notre économie", a-t-il dit. Le Président Tebboune s'est dit ravi de se trouver à l'université d'Istanbul, qu'il a qualifiée de "pôle civilisationnel humain qui attire les personnes éprises par la science et les connaissances pour y découvrir la civilisation séculaire de la République de Turquie, pays frère". Le président de la République a exprimé ses remerciements aux responsables de l'Université d'Istanbul pour avoir été fait docteur honoris causa, leur souhaitant plein succès dans la préservation de cette université, pour que celle-ci "demeure témoin de l'authenticité de l'Etat turc et de son adaptation à la modernité, qui se traduit par le progrès et le développement enregistrés en Turquie sous la direction éclairée de Son Excellence le président Recep Tayyip Erdogan". Lire aussi: Le Président Tebboune souligne la convergence de vues avec la Turquie sur les questions d'intérêt commun Rappelant que l'enseignement a été le socle de la Révolution algérienne et du Mouvement national pour se libérer du colonialisme français abject, grâce aux efforts du cheikh et imam Abdelhamid Benbadis, le Président Tebboune a relevé que "l'ignorance a été un des outils du colonialisme français qui s'est distingué par les méthodes visant à diffuser l'ignorance parmi les Algériens et les Algériennes". Et de relever que l'Algérie enregistrait, au lendemain de l'indépendance et du recouvrement de la souveraineté nationale, un taux d'analphabétisme atteignant les 90%, soulignant que le pays avait lancé des programmes très intenses dans le cadre de l'enseignement des enfants de l'Algérie partant du principe que "la véritable liberté réside dans l'enseignement". Le nombre d'étudiants algériens est passé de 1800 étudiants en 1956 à plus de 1,7 million d'étudiants aujourd'hui dans les différentes universités algériennes avec près de 250.000 diplômés par an. Quant aux universités, poursuit le chef de l'Etat, leur nombre est passé de 3 ou 4 facultés seulement à l'époque coloniale, à plus de 100 universités et centres universitaires à travers le pays et 14 écoles nationales supérieures dans différentes filières, dont deux créées l'année écoulée, à savoir l'Ecole nationale supérieure de mathématiques (ENSM) et l'Ecole nationale supérieure de l'intelligence artificielle (ENSIA). L'Algérie compte aussi 15 millions d'élèves et d'étudiants représentant 30 % de la population algérienne, a-t-il fait remarquer. Et le Président Tebboune de rappeler le principe de gratuité de l'enseignement à tous les nivaux adopté en Algérie depuis l'indépendance, et ce, afin de garantir à tous les Algériens l'accès à l'éducation.