L'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH) a indiqué que le nombre de disparus en lien avec les événements dramatiques de Melilla en juin dernier, quand la police marocaine a sauvagement tué des dizaines de migrants subsahariens, est passé à 73 personnes, exhortant les autorités du Makhzen à identifier les migrants disparus et à libérer tous les prisonniers. Dans un post publié dimanche sur sa page Facebook, l'AMDH section Nador a affirmé que "le nombre de personnes portées disparues après la violente intervention des forces de sécurité marocaines lors du vendredi noir, le 24 juin dernier, a atteint 73 cas", relevant que des familles soudanaises continuaient toujours à rechercher leurs proches ayant participé à la tentative de passage vers l'enclave espagnole de Melilla ce jour-là. "Où sont passés tous ces disparus?", s'est demandée l'association marocaine, soulignant que, "3 mois après ce drame, cette question reste d'actualité et les autorités marocaines ne veulent pas y apporter de réponse". Le 10 septembre courant, l'AMDH avait déjà signalé que les familles d'un certain nombre de disparus, de nationalité soudanaise pour la plupart, tentaient en vain d'obtenir un visa auprès de l'ambassade du Maroc à Khartoum afin de se rendre au royaume pour retrouver leurs proches. L'association avait, en outre, assuré qu'elle continuerait son travail pour "établir la vérité sur les crimes commis par les politiques d'immigration (marocaines) contre les demandeurs d'asile, malgré toutes les tentatives d'occultation de la vérité et d'obstruction à l'identification des morts et des vrais chiffres". Le 24 juin, au poste-frontière de Melilla, au moins 23 migrants subsahariens -selon des chiffres des autorités locales- ont été brutalement tués par la police marocaine, qui tentait de les empêcher d'entrer dans l'enclave espagnole. Mais selon des organisations de défense des droits humains au Maroc et ailleurs, le nombre de victimes lors de la répression sanglante menée par la police marocaine contre environ 2000 migrants africains, dépasse de loin les 23 morts annoncés par les autorités marocaines. De nombreuses vidéos et images ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des dizaines de migrants au sol, quasiment inertes. Certaines montraient également les forces de sécurité marocaines en train de tabasser des migrants. De nombreux pays et organisations internationales ont exigé l'ouverture d'une enquête internationale indépendante, afin de faire la lumière sur ce qui s'est réellement passé et sanctionner les auteurs des crimes commis ce vendredi 24 juin.