La diversification des ressources notamment énergétiques et agricoles dans les pays arabes constitue un atout important en vue de réaliser l'intégration économique arabe, devenue aujourd'hui un impératif dans un monde en pleine mutation, a indiqué l'expert en économie, Slimane Nacer, formulant des propositions pour aplanir les obstacles face à la concrétisation sur le terrain de l'intégration escomptée. Dans un entretien accordé à l'APS, l'enseignant universitaire a affirmé que les économies arabes se distinguaient par la diversité de leurs ressources et capacités. Certains de ces pays sont riches en ressources énergétiques, d'autres en ressources agricoles ou halieutiques, en sus du commerce des services, constituant ainsi des atouts importants à même de consolider les échanges commerciaux interarabes. A titre d'exemple, l'intégration commerciale au sein de la Grande zone arabe de libre échange (GZALE) est "une étape obligatoire" pour la concrétisation de l'intégration économique arabe en général, a-t-il soutenu. En dépit des nombreux plans élaborés durant plus de 60 ans pour la réalisation de l'intégration économique arabe et des moyens importants mis en place à cet effet, cette démarche est toujours confrontée à plusieurs défis, a-t-il estimé, ajoutant que le principal défi à relever dans l'espace arabe demeure celui de l'intégration, face aux imposants ensembles régionaux dans le monde. Depuis le lancement du processus de l'action arabe économique commune durant les années 50 du siècle dernier à la Ligue des Etats arabes, rappelle l'expert en économie, plusieurs conventions avaient été signées, à commencer par la Convention de facilitation et de développement des échanges commerciaux (1953), la création du Conseil de l'Union économique arabe (1957) et la création du marché commun arabe (1964), englobant à l'époque quatre pays seulement à savoir: la Jordanie, l'Egypte, l'Irak et la Syrie. Lire aussi: Algérie-GZALE: une moyenne des échanges de 4,7 mds de dollars/an En l'absence d'un progrès dans la réalisation de l'intégration économique, trois décennies après le lancement de l'action économique arabe commune, le Sommet économique tenu à Amman en 1980 s'est imposé comme un impératif en vue d'adopter la stratégie de l'action économique arabe et la Convention unifiée pour l'investissement des capitaux arabes dans les pays arabes (UNCTAD). Malgré les multiples tentatives pour la réalisation de l'intégration économique arabe notamment à travers le Fonds monétaire arabe (FMA), le Fonds arabe pour le développement économique et social (FADES), l'Organisation arabe pour le développement agricole (OADA) et le projet de la GZALE, adopté en 1997, cette démarche fait toujours face à plusieurs grands défis, a fait remarqué M. Nacer. La différence des lois sur l'investissement d'un pays à l'autre affaiblit l'intégration économique arabe et entrave le mouvement des capitaux au sein de l'espace arabe, a-t-il estimé. Afin d'y remédier, l'expert a proposé de favoriser les échanges commerciaux arabes à travers la révision de la politique fiscale en vigueur. Etayant ses propos, M. Nacer a fait savoir que des pays arabes, signataires de la Convention sur la GZALE, qui accordent une grande importance à l'agriculture, imposent quand même des taxes douanières sur les importations agricoles provenant de pays arabes. Ces pays entravent fortement l'effort d'intégration arabe, devenue aujourd'hui un impératif et non une option, a-t-il affirmé, jugeant nécessaire "l'unification de la taxe douanière arabe et la concrétisation de l'union douanière arabe qui avance à pas lents". En chiffres, le commerce interarabe jugé "faible" ne dépassait pas 11% du total du commerce extérieur arabe en 2019, soit 112 milliards Usd, a-t-il rappelé. Pour la réalisation de cette démarche, l'expert a proposé aux pays arabes de convenir, dans une première étape, d'une série de mesures et de procédures pour l'organisation de l'investissement, à travers les organisations et organismes relevant de la Ligue arabe, à l'exemple du Conseil économique et social (CES), ou lors des réunions périodiques des ministres chargés des secteurs économiques. A une question sur les projets et les secteurs prioritaires et à même de booster l'intégration économique arabe, M. Nacer a cité les énergies (fossiles et renouvelables), l'industrie (notamment le textile et l'agroalimentaire), outre l'investissement dans les marchés financiers où les pays du Golfe ont ne grande expérience et d'énormes potentialités.