Dans le discours prononcé à l'occasion du premier sommet économique arabe, tenu les 19 et 20 janvier au Koweït, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est longuement revenu sur les défis économiques du monde arabe. La réduction de la pauvreté dans le cadre des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), la mise en place d'une stratégie agricole régionale, le développement humain et l'intégration économique interarabe sont les principaux axes soulevés par le chef de l'Etat. Lequel a relevé l'importance de ces dossiers et a souligné la nécessité d'assurer certaines conditions. Des conditions sans lesquelles tout développement ne pourrait être réussi à l'échelle régionale arabe. Car, en dépit de l'existence des ressources financières, de l'abondance des ressources humaines et naturelles et de la mise en place des mécanismes institutionnels, d'autres points sont utiles pour relever ces défis à travers la mise en évidence des «complémentarités économiques» pour lesquelles il faut «une harmonisation et une convergence des politiques économiques des pays arabes». «Pour cela, une démarche déterminée et rationnelle, adossée à des mécanismes de suivi et de financement efficaces, sera sans doute nécessaire à toutes les étapes de ce processus afin de ne pas hypothéquer les chances de succès de ce projet crucial pour notre nation», a noté le Président, allusion faite au projet de l'intégration économique arabe. Pour cela, il y a lieu de booster les échanges entre les pays arabes et les investissements interarabes. «L'un des indicateurs éloquents de la faiblesse actuelle de notre intégration est sans doute le commerce», dira Abdelaziz Bouteflika sans regretter le déphasage des économies arabes avec les bouleversements actuels dans les relations économiques internationales. «Les échanges interarabes ne se situent qu'à 13% du commerce total de nos pays malgré les complémentarités nombreuses existant entre nos économies», a illustré le Président. Et d'appeler par la même occasion à booster les investissements interarabes et à mettre en place des entreprises communes entre capitaux arabes et capitaux provenant de pays industrialisés, la part des entreprises associant des capitaux arabes.«Je suis persuadé que l'apparition récente d'entreprises du secteur privé arabe, modernes et performantes, aux côtés des entreprises du secteur public, est de nature à apporter une contribution significative au développement économique et social de notre région», a souligné le chef de l'Etat avant de plaider pour l'amélioration de l'indice de développement humain. Un indice qui est des plus faibles dans le monde arabe. Dans ce cadre, la déclaration finale adoptée mardi, à l'issue du sommet, met l'exergue sur la nécessité de prendre des décisions judicieuses susceptibles d'améliorer le niveau de vie du citoyen arabe. De manière sommaire, le programme d'action proposé comprend un plan d'encouragement de l'investissement dans les projets de production des produits alimentaires et le développement des politiques agricoles et alimentaires au sein des pays arabes. Des pays qui ont fortement souffert lors de la dernière crise alimentaire mondiale qui s'est soldée par une hausse vertigineuse des prix des matières premières. Ils sont en effet nombreux les pays arabes à avoir subi de plein fouet les conséquences de cette crise puisqu'ils sont dépendants des importations. Les pays arabes, dont la majorité compte sur la rente du pétrole, n'ont pas de système agricole productif susceptible d'assurer les besoins de leurs populations. La crise financière mondiale a également eu un impact négatif sur leurs économies avec des pertes de 2 500 milliards de dollars. Certes, la décision de mettre en place un plan de sécurité alimentaire est la bienvenue mais faudrait-il d'abord assurer les conditions au plan interne. Ce qui permettra aussi de réussir cette intégration tant attendue. S. I.