L'accélération des projets expansionnistes sionistes en Palestine occupée a vivement préoccupé, mercredi, les délégations de la Quatrième Commission de l'ONU, chargée des questions politiques spéciales et de décolonisation, à l'ouverture du débat sur les pratiques et activités d'implantation sionistes affectant les droits du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés. Venue présenter les deux rapports du Secrétaire général de l'ONU sur les colonies de peuplement sionistes en Palestine occupée, y compris Al Qods-Est, et le Golan syrien occupé, la Sous-Secrétaire générale aux droits de l'Homme, Ilze Brands Kehris, a indiqué que les projets de construction de colonies de peuplement ont progressé, avec l'approbation de quelque 9.200 logements en Cisjordanie occupée et l'établissement par les colons de 16 nouveaux avant-postes. Le transfert par l'entité sioniste de sa propre population civile sur le territoire qu'elle occupe est interdit par le droit international humanitaire et peut constituer un crime de guerre, a rappelé Mme Brands Kehris. L'occupation sioniste a en outre continué de consolider les blocs de colonies de peuplement à l'aide de routes de contournement et du mur de séparation, outre les expulsions arbitraires, les démolitions de logements et les déplacements forcés. L'année 2022 a été la plus meurtrière depuis 2006 pour les Palestiniens vivant en Cisjordanie occupée, avec au moins 121 martyrs, dont 27 enfants, a noté le président du Comité spécial chargé d'enquêter sur les pratiques sionistes affectant les droits de l'Homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, en présentant son rapport annuel. Il a également fait état d'un niveau de violence sans précédent des colons sionistes, dont des cas d'agressions, souvent facilités par les forces d'occupation, qui ont augmenté de 34% depuis 2021. Mme Brands Kehris a dénoncé à son tour l'augmentation "alarmante" de la violence des colons contre les Palestiniens, faisant état de 575 incidents violents ayant fait des morts, des blessés et des dégâts matériels. ==871 structures palestiniennes démolies ou confisquées== La liberté de circulation et l'accès des Palestiniens aux services et moyens de subsistance continuent d'être violés arbitrairement, a par ailleurs noté la Sous-Secrétaire générale. Les forces d'occupation sionistes ont ainsi démoli ou confisqué 871 structures appartenant à des Palestiniens en Cisjordanie occupée, expulsant de force 1.140 Palestiniens, dont 594 enfants. A Al-Qods-Est occupée, un nombre croissant de Palestiniens ont été contraints de démolir eux-mêmes leurs propriétés pour éviter d'avoir à payer le coût de la démolition, tandis qu'à Masafer Yatta, 1.144 habitants risquent d'être expulsés de force à la suite d'une décision des autorités d'occupation. En 2021, l'expansion des colonies a pris une "nouvelle dimension" dans le Golan syrien occupé, puisque l'entité sioniste a approuvé la construction de 7.300 logements dans les 34 colonies existantes, pour 23.000 nouveaux colons sionistes, a-t-elle noté, ce qui constitue une violation du droit à l'alimentation, à la santé et à un logement convenable. Au nom du Mouvement des pays non alignés, l'Azerbaïdjan a condamné l'exploitation illégale des ressources naturelles par l'occupation sioniste, qui continue, selon son délégué, de refuser aux Palestiniens la souveraineté sur celles-ci afin de perpétuer leur état de dépendance. "Le peuple palestinien est confronté à un moment existentiel", a quant à elle, indiqué la déléguée de l'Etat de Palestine, alors que les Palestiniens continuent d'être "déshumanisés" et pris pour cible "pour ce qu'ils sont", dans le cadre d'une campagne de dépossession et de déplacement, de colonisation et d'annexions, de nettoyage ethnique et de persécution.