Les perspectives à court terme de l'économie algérienne ont enregistré une sensible amélioration, en raison notamment de la hausse des prix des hydrocarbures et des efforts de diversification économique, a indiqué lundi la cheffe de la délégation du Fonds monétaire international (FMI) à Alger, Geneviève Verdier. "L'économie algérienne connaît une reprise que nous saluons, après de dures années liées à la crise sanitaire", a souligné Mme Verdier lors d'une conférence de presse au terme de la mission de la délégation qu'elle a dirigée. "Les perspectives à court terme de l'économie algérienne sont favorables", selon la représentante du FMI, expliquant que les recettes exceptionnelles provenant des hydrocarbures ont atténué les pressions sur les finances publiques et extérieures. Ainsi, en 2022, le solde des transactions courantes de la balance des paiements devrait afficher son premier excédent depuis 2013, a encore soutenu Mme Verdier. Selon elle, une hausse significative des exportations hors hydrocarbures a également contribué à cette amélioration. "Nous notons les efforts des autorités algériennes pour favoriser la diversification économique. L'augmentation de la valeur ajoutée dans les exportations hors hydrocarbures est un développement positif. Nous avons aussi noté les mesures du gouvernement visant à dynamiser le secteur privé, notamment à travers la loi sur les investissements", a-t-elle déclaré. "La reprise économique suite au choc de la pandémie se poursuit. La croissance du PIB hors hydrocarbures devrait s'accélérer pour atteindre 3,2 % en 2022, contre 2,1 % en 2021", selon la cheffe de mission du FMI, ajoutant que les pertes de production dues au choc de la pandémie seront ainsi en grande partie résorbées. La croissance du PIB devrait s'établir à 2,9% en 2022, selon les nouvelles prévisions du FMI. "En 2023, la croissance devrait s'accélérer et l'inflation devrait ralentir, sur fond d'assouplissement de la politique budgétaire", prévoit la mission du FMI. Par ailleurs, la mission a salué les progrès réalisés en matière de réformes budgétaires, en particulier dans les domaines de la fiscalité et de la gestion des finances publiques, tout en recommandant une intégration "plus étroite" entre les plans de dépenses et la stratégie de financement de l'Etat dans le cadre du processus d'élaboration du budget, ainsi qu'une diversification des sources de financement pour permettre une mise en œuvre graduelle du rééquilibrage budgétaire. La révision prochaine de la loi sur la monnaie et le crédit, poursuit la cheffe de mission du FMI, constitue une "opportunité pour renforcer le cadre de gouvernance de la Banque d'Algérie et son indépendance". A cet égard, la mission salue l'engagement du gouvernement à ne pas recourir au financement monétaire, a-t-elle ajouté. De plus, Mme Verdier a mis en avant la "résistance" du système bancaire national face aux chocs répétés de ces dernières années, estimant toutefois que sa santé financière "mérite l'attention". S'agissant des réformes du climat des affaires en Algérie, la cheffe de mission du FMI a estimé que la nouvelle loi sur l'investissement et les décrets associés pourraient créer "un environnement plus favorable à l'investissement privé". Le déploiement envisagé d'un nouveau cadre législatif pour l'investissement dans les énergies renouvelables pourrait également faciliter la transition vers une économie à faible émission de carbone, affirme-t-elle. "La mission salue les mesures prévues par les autorités pour améliorer la qualité et la disponibilité des données statistiques et appelle à accorder la priorité aux actions dans ce domaine afin de mieux informer les politiques et les décisions du secteur privé", a-t-elle dit. A noter que la mission du FMI dirigée par Mme Verdier s'est rendue à Alger du 6 au 21 novembre en cours pour les consultations de 2022 au titre de l'article IV avec l'Algérie.