Le phénomène du gaspillage du pain revient chaque année pendant le mois sacré de ramadan pour s'afficher en tête des comportements alimentaires irrationnels au sein des familles algériennes, ce qui a amené les différents acteurs de la société à intensifier les campagnes de sensibilisation pour ancrer une culture alimentaire saine. Les associations de protection du consommateur œuvrent à l'intensification de leurs campagnes de sensibilisation durant le mois sacré de ramadan afin d'ancrer une culture alimentaire saine au sein des foyers, outre la protection du pouvoir d'achat du citoyen et la sensibilisation du consommateur quant à l'importance d'une consommation rationnelle. A ce propos, le président de l'Association algérienne de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (APOCE), Mustapha Zebdi, a affirmé que "le phénomène de gaspillage du pain durant le mois de ramadan a connu, lors des dernières années, un léger recul, grâce aux campagnes de sensibilisation regroupant toutes les catégories de la société, mais, -a-t-il dit, ce phénomène n'est pas totalement éradiqué". Le phénomène de gaspillage "touche également et de manière significative, les produits alimentaires subventionnés, vu certains comportements des consommateurs notamment l'achat et le stockage de ces produits, ce qui entraîne leur détérioration, avant de finir à la poubelle", a-t-il précisé. A ce propos, le coordonnateur national de l'APOCE, Fadi Tamim, a insisté sur "l'intensification des campagnes de sensibilisation en vue de faire face au gaspillage du pain notamment durant les premiers jours du mois sacré de Ramadhan où un important gaspillage est enregistré coûtant des sommes faramineuses en devises au Trésor public". "La consommation négative au sein des familles algériennes est à longueur d'année mais augmente durant le Ramadhan, dépassant ainsi, de loin, les besoins quotidiens du citoyen", a-t-il expliqué. M. Tamim a fait savoir que l'APOCE avait également lancé "une campagne de sensibilisation en vue de rationnaliser la consommation durant ce mois sacré en coordination avec tous les acteurs de la société civile et les autorités locales". Pour sa part, le président de l'Union nationale de protection du consommateur (UNPC), Mahfoud Harzelli a indiqué que la "rumeur relayée avant le Ramadhan faisant état d'une pénurie en matière de produits essentiels notamment subventionnés a crée une ruée sur ces produits jetés après leur avarie". Et de préciser que "la lutte contre le gaspillage du pain exige la sensibilisation du citoyen à la gravité de ces pratiques nuisibles à l'économie nationale", a-t-il affirmé, appelant à la "nécessité de limiter certains comportements négatifs en matière de consommation". L'intervenant a souligné la nécessité de lutter contre "le gaspillage collectif du pain au niveau des restaurants de la Rahma, faute de moyens de stockage pouvant contenir d'importantes quantités de produits alimentaires", préconisant "d'établir les listes des bénéficiaires des repas de l'Iftar auprès de ces restaurants pour éviter le gaspillage". Le secrétaire général de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hazab Benchahra a indiqué que "le gaspillage du pain est contraire aux valeurs de la société algérienne", estimant "qu'il est temps de tirer la sonnette d'alarme et d'unifier les efforts pour sensibiliser le citoyen à la gravité de ce phénomène enregistré pendant toute l'année et non pas uniquement durant le mois du Ramadhan". Mme Sabrine Beggar, chef de département prévention de l'Agence nationale des déchets (AND) a affirmé que l'agence veille à trouver des solutions pratiques au phénomène du gaspillage alimentaire, notamment du pain, vu les quantités de déchets produites". Elle a précisé, dans ce sens, que "le pain compte parmi les aliments les plus gaspillés durant toute l'année et pendant le Ramadhan", ajoutant que selon l'étude nationale de l'Agence, "le pain représente 18% du total des aliments gaspillés par les Algériens durant l'année, soit près de 10% de la quantité globale de pain achetée".