L'actualisation de l'Atlas archéologique de l'Algérie vise à "préserver notre identité nationale et à sauvegarder des pans importants de notre mémoire et histoire" a indiqué, mercredi à Médéa, la responsable du Centre national de recherche en archéologie (CNRA), Amel Soltani. Intervenant à l'ouverture d'une rencontre régionale, organisée à la maison de la culture Hassan El Hassani au profit des responsables des services de protection du patrimoine des wilayas du centre du pays, dans le cadre du suivi de l'opération de mise à jour des données de la carte archéologique du pays, Mme Soltani a souligné que l'opération d'actualisation de l'Atlas archéologique vise aussi à préserver le patrimoine archéologique. L'actualisation de l'Atlas a pour objectif de "protéger et de préserver ce patrimoine, de le valoriser et de lui permettre de contribuer à l'émergence d'un tourisme culturel en mesure de participer à l'économie du pays", a-t-elle dit, ajoutant que "la nouvelle version de l'Atlas archéologique de l'Algérie "permettra, non seulement de mettre en valeur ce patrimoine, mais aussi de faciliter le travail de prospection et de sauvegarde". La rencontre, initiée par le ministère de la culture et des arts avec le concours du CNRA, s'inscrit dans le sillage de la numérisation du secteur de la culture et de la valorisation du patrimoine archéologique national. Elle est aussi "l'occasion de poursuivre les efforts déployés depuis 2003, date du début du travail d'actualisation, appelé à doter notre pays d'un Atlas plus étoffé qui met en avant la richesse et la diversité du patrimoine archéologique dont recèle l'Algérie ", a-t-elle souligné. L'opération d'actualisation de l'ancienne édition de "l'Atlas archéologique de l'Algérie", élaboré entre 1902 et 1911, par l'archéologue et historien français, Stéphane Gsell, spécialiste de l'Afrique romaine et de l'Algérie, vise à "moderniser tout ce qui a trait au patrimoine archéologique, grâce à l'introduction de moyens de recherche et de prospection modernes, a insisté Mme. Soltani. Le chercheur au CNRA, le docteur Kamel Meddad, a donné, de son côté, un aperçu historique sur le déroulement de l'opération d'actualisation de la carte archéologique de l'Algérie, entamée, selon lui, dans la wilaya de Tarf, Est de l'Algérie, choisie comme région pilote, depuis 2003. Le travail de prospection archéologique réalisé dans toute la partie Est du pays (El Tarf, El Kala, Annaba) qui a duré près de dix ans, a abouti à " l'enrichissement de l'inventaire des sites archéologiques inclus dans l'ancien Atlas de Stéphane Gsell, à la faveur des multiples découvertes et fouilles réalisées lors de cette étape de prospection", a-t-il relevé. Selon ce chercheur, l'inventaire des sites archéologiques répertoriés dans la seule wilaya d'El Tarf est passé de onze (11) tel que mentionné dans l'Atlas de Stéphane Gsell à 415 sites datant de différentes périodes. M. Meddad n'a pas exclu "la possibilité de découverte de nouveaux sites grâce aux informations et aux données qui seront collectées dans le cadre de l'élaboration du nouvel 'Atlas archéologique de l'Algérie'". Les participants à cette rencontre régionale ont suivi un exposé détaillé sur les techniques utilisées dans la collecte des données et des informations se rapportant à l'archéologie, les applications informatiques mises en place dans le cadre de la numérisation du secteur, ainsi que sur l'étude et l'analyse des documents historiques ou photographiques, l'organisation géographique des zones à prospecter et l'exécution et l'exploitation des opérations de prospection. Ont pris part à la rencontre, des cadres de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés et du Centre national de recherche en préhistoire, anthropologique et historique (CNRPAH).