La 58eme édition des Assemblées annuelles du Conseil des gouverneurs de la Banque Africaine de Développement (BAD) et la 49ème Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs du Fonds Africain de Développement (FAD) ont pris fin, vendredi à Charm el Cheikh (Egypte), sur un appel solennel à une action urgente pour doubler l'offre collective de financement climatique. Tenues du 22 au 26 mai 2023 autour du thème "Mobiliser le financement du secteur Privé pour le Climat et la Croissance Verte en Afrique", les Assemblées, qui ont réuni quelque 4000 personnes venues de 81 pays, ont été l'occasion pour des dirigeants politiques, gouverneurs de la Banque et éminents experts de débattre des actions concrètes nécessaires pour augmenter les capacités et l'efficacité de financement du développement durable du continent. Le Conseil des gouverneurs, présidé par le gouverneur de la Banque Centrale d'Egypte, Hassan Abdalla, qui a cédé la présidence au ministre des Finances du Kenya, Njuguna Ndung'u, dont le pays abritera, du 27 au 31 mai 2024 à Nairobi, les 59 Assemblées de la Banque, a ainsi appelé, dans un communiqué final, à "une action urgente pour doubler l'offre collective de financement climatique pour l'adaptation, et l'opérationnalisation de nouveaux dispositifs de financement pour répondre aux pertes et dommages" que subit le continent du fait des aléas climatiques. Lors de cette édition "couronnée de succès et qui a abouti sur d'excellents résultats", selon le secrétaire général de la BAD, Vincent Nmehielle, l'accent a été essentiellement mis sur la nécessité "d'accroître la coordination entre tous les acteurs du développement pour créer des synergies entre les différents programmes, sources de financement et stratégies de développement, en les alignant aux priorités inscrites dans l'Agenda 2063". Prenant note des recommandations des chefs d'Etat et de gouverneurs lors du dialogue présidentiel de haut niveau sur "l'évolution de l'architecture financière mondiale et le rôle des banques multilatérales de développement", le Conseil des gouverneurs, dont fait partie le ministre des Finances, Laaziz Faid, qui a pris part à ces Assemblée, a demandé au Conseil d'administration de la Banque de présenter, lors des prochaines Assemblées, "les progrès réalisés sur l'évolution des besoins de l'Afrique et sur la manière dont la vision, la mission, les incitations, les modèles d'entreprise et la capacité financière du Groupe de la Banque permettront de relever ces défis". Les gouverneurs ont ainsi exhorté les partenaires de la Banque à mener des efforts pour combler le déficit annuel de financement climatique du continent, qui "s'élève à environ 213,4 milliards de dollars", en demandant au Groupe de la Banque de poursuivre ses efforts pour tenir l'engagement de fournir 25 milliards de dollars, entre 2020 et 2025, au titre du financement climatique, et d'aligner ses nouvelles opérations sur l'Accord de Paris. La nécessité de disposer de ressources financières substantielles pour soutenir l'adaptation climatique en Afrique, y compris la réalisation de l'engagement des pays développés de mobiliser 100 milliards de dollars par an en financement climatique pour les pays en développement, a été, en outre, soulignée. Le Groupe de la Banque a été également invité à renforcer son soutien à l'intégration régionale du continent conformément à l'Accord sur la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et à soutenir la mise en place des outils nécessaires pour tirer parti des capitaux propres du Fonds sur les marchés financiers internationaux, tout en poursuivant les discussions sur la nécessité d'assurer la viabilité financière à long terme du Fonds africain de développement (FAD). A cette occasion, "la solidité et la prudence" de la gestion financière et des risques par la Banque, lui permettant de conserver sa notation de crédit triple A, attribuée par toutes les principales agences mondiales de notation de crédit, ont été vivement saluées. Les gouverneurs de la BAD se sont également réjouis de l'obtention par la Banque d'un financement de un (1) milliard de dollars par le biais de son "Initiative pour favoriser l'accès des femmes au financement en Afrique" (AFAWA), en intégrant ainsi la dimension genre dans toutes ses opérations.(APS)