Le président de l'Organisation africaine des assurances (OAA), Ben Kajwang a appelé, lundi à Alger, les gouvernements africains à développer des subventions aux primes du marché de l'assurance agricole, soulignant que le marché de l'assurance agricole dans le continent reste sous-développé, en dépit d'importantes potentialités existantes. "L'Organisation africaine des assurances fait appel aux gouvernements africains pour le développement des subventions aux primes du marché de l'assurance agricole, ainsi que pour l'amélioration de l'éducation financière des agriculteurs", a affirmé M. Kajwang, lors de la cérémonie d'ouverture des travaux de la 49ème conférence et assemblée générale de l'OAA. Dans ce contexte, le responsable a noté que "le marché des assurances agricoles reste sous-développé en Afrique avec une faible pénétration et une gamme de produits limitée", ajoutant que "la plupart des primes d'assurance agricole sont proposées seulement dans quelques pays africains". Il a précisé, dans ce sens, que "seulement 1 % des petits exploitants agricoles africains sont aujourd'hui couverts par l'assurance, alors que l'environnement économique mondial en général et l'Afrique en particulier connaît des moments difficiles avec une inflation croissante, une perturbation des chaînes d'approvisionnement mondiales, ainsi que du phénomène de l'insécurité alimentaire" Plaidant pour le développement de l'industrie des assurances agricoles dans le continent, il a fait observer que "l'Afrique possède 65 % des terres arables non cultivées dans le monde et une abondance en eau, ainsi un potentiel d'ensoleillement de 300 jours/an". "Plus de 60 % de la population africaine est engagée dans l'agriculture et environ 23 % du PIB de l'Afrique provient de l'agriculture", a-t-il encore signalé assurant que "l'Afrique pourrait produire deux à trois fois plus de céréales et de grains". A cet effet, le président de l'OAA a mis en avant trois défis majeurs auxquels devrait faire face l'Afrique, qui sont les chocs climatiques, la volatilité des cours mondiaux, ainsi que la sous-alimentation. Pour sa part, le président de l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurances (UAR) Youcef Benmicia, a souligné que "les efforts des acteurs du secteur africain de l'assurance, experts, gouvernements et organisations, devraient s'orienter vers la mise en place de systèmes assurantiels à même de transférer les risques naturels et climatiques". L'objectif, a-t-il précisé, est de "développer et fournir des produits d'assurance compatibles avec les besoins des populations. Les agriculteurs". M Benmicia a aussi relevé que cette conférence, constitue une occasion d'échanger des expériences et "de dégager des solutions pratiques et des recommandations pour relever le défi de la sécurité alimentaire". Il a noté également que le secteur des assurances en Afrique pèse seulement 1% du chiffre d'affaires de l'industrie assurantielle mondiale, ajoutant que la branche agricole ne dépasse pas les 1,5% à l'échelle continentale. "Plusieurs facteurs sont derrière cette situation, dont les difficultés économiques dans beaucoup de pays africains et les facteurs culturels" d'où, a-t-il souligné, "la nécessité de mettre en place des mécanismes à l'effet d'inverser cette tendance parallèlement au travail de sensibilisation et de communication envers les opérateurs économiques". De son côté, la représentante résidente du Programme des Nations-unies pour le développement (PUND) en Algérie, Blerta Aliko, a mis en exergue les actions engagés par le PNUD, dans le cadre des Objectifs de développement durable afin d'éliminer la faim et d'assurer la sécurité alimentaire. Dans ce cadre, elle a précisé que le PNUD, par l'intermédiaire de son mécanisme d'assurance et de financement des risques (IRFF), a œuvré pour renforcer la résilience climatique des petits exploitants agricoles en Afrique et en Asie. Le PNUD encourage des partenariats pour mettre au point des produits d'assurance agricole "qui aident les agriculteurs à s'adapter et à renforcer leur résilience aux inondations, aux sécheresses, aux tempêtes, aux ravageurs et aux épidémies, qui sont tous exacerbés par les changements climatiques", a-t-elle également mentionné. Les travaux de cette conférence, qui s'étaleront sur trois jours, comportent, pour la première journée, plusieurs sessions et panels, centrés sur "la promotion de l'assurance agricole en Afrique", "la lutte contre les risques des changements climatiques sur la sécurité alimentaire" et "les systèmes de transfert de risques catastrophes public-privé en Afrique pour renforcer la résilience à l'échelle du continental", ainsi qu'une session sur la Déclaration de Nairobi (assurance durable).