La Journée nationale de l'artiste a été célébrée jeudi dans les wilayas du centre du pays par des hommages à des artistes ayant marqué par leurs œuvres la scène culturelle, et d'autres activités culturelles dont des conférences. C'est ainsi que les parcours des artistes tels que le martyr Ali Maâchi et le chanteur Karim Tiziouar, décédé le 28 mai dernier, ont été retracés par des expositions et des évocations. La journée a été également marquée par le lancement à Ain Defla du tournage d'un court métrage intitulé "El-Sakia" sur le bombardement du village de Sakiet Sidi Youssef en Tunisie par l'aviation de l'armée coloniale le 8 février 1958. C'est à Bouira qu'un vibrant hommage a été rendu à l'artiste martyr Ali Maâchi par des expositions au grand hall de la maison de la culture Ali Zaâmoum, ayant drainé un grand monde, a-t-on constaté. Des articles de presse et des photos y sont affichés, relatant, entre autres, l'exécution barbare par les soldats de l'armée française le 8 juin 1958, de l'artiste martyr. Né le 12 août 1927 à Tiaret, dans le quartier de Rass Essouk, Ali Maâchi a fondé en 1953 la troupe musicale "Saffir Ettarab" (L'ambassadeur du Tarab) qui interprétait des chansons du genre oranais, engagés et dédiées à l'amour de la patrie et la liberté. Le début de tournage du court métrage "El-Sakia" produit par le ministère de la Culture et des Arts dans le cadre du soixantenaire de l'indépendance, a eu lieu sur le site archéologique El Kherba, situé dans la commune d'El Amra. Le réalisateur Mehdi Tsabasset a indiqué à l'APS que la trame du "El Sakia", de 30 minutes, tourne autour d'une mère et de ses deux enfants, Nacéra et Brahim, qui ont traversé la ligne Morice depuis la ville de Souk Ahras pour se réfugier dans le village Tunisien. Au lendemain de leur arrivée à Sakiet Sidi Youssef, l'armée coloniale a bombardé la région, tuant les habitants dont la mère et le frère, Nacéra fut la seule rescapée de la famille. Adulte, elle se remémore cette traversée par des flash-back avec lesquels débute le film. Par ailleurs, plusieurs artistes, notamment des poètes, chanteurs de style bédouin et andalou, ont été honorés par les autorités locales à la maison de jeunes de la ville d'El-Amra. A Tizi-Ouzou, la célébration de la journée a été marquée, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri, par une pensée particulière à la mémoire du chanteur Karim Tiziouar disparu récemment. Au programme des activités culturelles figurent également le vernissage d'une exposition d'arts plastiques intitulée "Méli-mélo artistique" et un spectacle artistique en hommage à Ali Maâchi et au chanteur, auteur et compositeur Mohand Saïd Oubelaïd. Pour rappel, une autre artiste, Fouzia Ait El Hadj, a été honorée, mardi, par le théâtre régional Kateb Yacine, dans le cadre de la célébration de cette journée. A Djelfa, le théâtre régional Ahmed Ben Bouzid a abrité un riche programme culturel au cours duquel le jeune artiste, icone du théâtre pour enfant, Mohamed Athmane, a été honoré, et un atelier pour le "petit conteur" a été encadré par l'artiste Hocine Nadir. Les pièces théâtrales ayant attiré de nombreux citoyens ont été au programme de la journée, dont la pièce "El Assifa" (l'Orage) produite par le théâtre régional d'Oum El Bouaghi.