Plusieurs représentants de pays et d'organisations internationales ont réitéré, lors des travaux du Comité spécial de décolonisation de l'ONU, leur soutien indéfectible au peuple sahraoui dans sa lutte pour l'exercice de son droit inaliénable à l'autodétermination, et vivement dénoncé l'occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc. Lors de la session de 2023 du Comité spécial chargé d'étudier la situation en ce qui concerne l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples colonisés (dit Comité spécial des Vingt-Quatre), consacrée mardi à la question du Sahara occidental, le représentant du Front Polisario à l'ONU, Sidi Mohamed Omar, a déploré le fait que le peuple sahraoui "ne peut toujours pas accéder à son indépendance". Le diplomate sahraoui a, en outre, fustigé l'occupation illégale du territoire par le Maroc, "une occupation qui constitue une insulte à la Charte des Nations unies". Et de souligner dans ce sens: "Le temps qui passe ou le fait accompli imposé par la force n'entraveront jamais la marche vers la liberté du peuple du Sahara occidental". De nombreux intervenants ont dénoncé aussi la poursuite de l'occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc depuis 1975. Dans son intervention lors des travaux du Comité des 24, la déléguée Mathu Joyini (Afrique du Sud) a réaffirmé son soutien au droit inaliénable du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination et à l'indépendance conformément aux principes énoncés dans la Charte des Nations unies et à la résolution 1514 de l'Assemblée générale. Makarabo Hycinth Moloelo du Lesotho s'est, elle, déclarée préoccupée par le traitement cruel infligé au peuple sahraoui, et a condamné toutes les actions visant à entraver sa décolonisation. "Il est déplorable que le référendum d'autodétermination au Sahara occidental n'ait pas été organisé", a-t-elle ajouté. Les représentants de l'Angola et de la Namibie, respectivement Cruz Francisco Jose Da et Helena Ndapewa Kuzee, ont réaffirmé le soutien de leur pays au droit inaliénable du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination, conformément à la résolution 1514 de l'Assemblée générale. Par ailleurs, le Venezuela, par le biais du pétitionnaire Joaquin Alberto Perez Ayestaran, a réaffirmé "sa solidarité indéfectible et son soutien au peuple sahraoui dans sa lutte pour l'exercice de son droit inaliénable à l'autodétermination, en vertu du droit international et de la Charte des Nations unies" et déploré que "le peuple sahraoui soit aujourd'hui empêché d'exercer librement son droit à l'autodétermination en raison de violations du mandat de la MINURSO (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental)". Pour sa part, l'intervenant du Nicaragua, Jasser Jimenez, a réitéré l'"engagement ferme et inébranlable" de son pays à reconnaître et défendre le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et rappelé l'"urgence d'une solution politique à la question du Sahara occidental qui soit conforme à la Charte des Nations unies". Le Cubain Yuri Ariel Gala Lopez a, de son côté, jugé "fondamental" que la communauté internationale s'efforce d'appliquer les résolutions et décisions onusiennes relatives au droit à l'autodétermination du Sahara occidental. Le Timor-Leste a, quant à lui, déclaré par la voix de Karlito Nunes que son pays "est convaincu que la seule solution viable, réaliste et durable à la décolonisation du Sahara occidental est celle qui respecte pleinement la volonté souveraine du peuple sahraoui de déterminer son propre avenir à travers un référendum libre et équitable sur l'autodétermination". La poursuite des crimes marocains contre les Sahraouis vivement dénoncée Même son de cloche chez l'Iranien Vahid Ghelich, qui a souligné l'importance de parvenir à une solution politique "juste, durable, inclusive et acceptable" qui assurera l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Notant que les conflits résultant du déni ou des entraves à la liberté des peuples constituent une grave menace pour la paix mondiale, le délégué a jugé impératif que la communauté internationale s'engage à mettre en œuvre toutes les résolutions et décisions adoptées par l'ONU sur les territoires non autonomes, y compris donc le Sahara occidental. En outre, des militants politiques et des représentants d'organisations pour la défense des droits de l'Homme au Sahara occidental ont vivement condamné la poursuite de l'occupation et les exactions commises par l'armée marocaine contre le peuple sahraoui. Ainsi, Wynd Kaufmyn, de l'ONG Karama Sahara, a dénoncé la brutalité des agents occupants qui entravent l'accès au territoire sahraoui aux diplomates et journalistes, y compris de hauts responsables de l'ONU. Pour sa part, Kathleen Thomas, de Global Directives LLC, s'est dit "préoccupée" par l'incapacité des Nations unies à garantir le droit à l'autodétermination du Sahara occidental, contribuant, ce faisant, à maintenir en place "la dernière colonie d'Afrique". Adrienne Kinne de l'ONG Veterans For Peace a indiqué s'être faufilée au Sahara occidental pour rencontrer les Sahraouis et fait état d'enfants détenus, de destruction de maisons, et de blessures infligées à des militants harcelés par les autorités d'occupation. La pétitionnaire Resnya Hughes a affirmé que le Maroc s'est livré à des violations massives des droits humains des civils sahraouis dans les parties occupées du Sahara occidental, avant d'évoquer le sort des prisonniers sahraouis. Elle a regretté que la MINURSO continue d'opérer sans avoir la capacité d'assurer la surveillance de la situation relative aux droits humains. Enfin, Chejuna Taulumru, pétitionnaire, a condamné l'absence de suivi et de surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental, ce qui a encouragé le Maroc à poursuivre ses violations à l'encontre du peuple sahraoui et à piller ses ressources naturelles, tout en amenant des colons dans la région.