Le représentant du Front Polisario en Suisse et auprès de l'ONU et des organisations internationales à Genève, Oubi Bouchraya Bachir, a affirmé que les villes sahraouies occupées par le Maroc continuent toujours à être le théâtre de toutes formes de violations systématiques des droits de l'Homme, mettant en garde contre "une prochaine escalade" en l'absence de toute réaction de la communauté internationale. Dans une déclaration médiatique, le diplomate sahraoui a regretté qu'"en dépit de la clarté de la question sahraouie, sa justesse et son statut juridique qui impose au monde une responsabilité à l'endroit de la terre et du peuple sahraoui, les villes sahraouies occupées continuent à être toujours le théâtre de toutes formes de violations odieuses et systématiques des droits de l'Homme, devant le silence assourdissant de la communauté internationale". Il a déploré, à ce sujet, particulièrement "l'absence de prérogatives pour la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), présente pourtant sur place depuis 32 ans, pour surveiller et rapporter les violations des droits de l'Homme par le Maroc, et ce, en dépit de multiples appels à doter cette mission onusienne d'un mécanisme de surveillance des droits de l'Homme". Selon Oubi Bouchraya, "la non dotation de la Minurso d'un tel mécanisme est la résultante du véto et des manœuvres du Maroc qui bénéficie d'un soutien de certains pays au sein du Conseil de sécurité". Il a fait observer, à cet égard, que "la satisfaction de ce point est désormais plus que jamais urgente, compte tenu de la gravité des violations des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés à la suite notamment de la violation de l'accord de cessez-le-feu en vigueur, le 13 novembre 2020 et l'impasse dans laquelle se trouve le processus politique", notant que "cet état de fait donne désormais le feu vert au Makhzen pour accentuer sa politique répressive, notamment dans le cas où la communauté internationale poursuit son silence et son immobilisme". Pour le diplomate sahraoui, c'est cette nouvelle donne qui explique le récent appel du Groupe de Genève ami avec le peuple sahraoui au Haut-commissaire des droits de l'Homme lors des travaux de la 53e session du Conseil des droits de l'Homme à l'effet de relancer les visites dans les territoires sahraouis occupés, suspendues depuis 2015 en raison du refus du Maroc. Oubi Bouchraya a indiqué, enfin, que "la dotation de la Minurso d'un mécanisme de surveillance des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés permettra de créer un climat favorable nécessaire pour la relance de tout processus politique".