Le Premier ministre sahraoui, Bouchraya Hamoudi Bayoune, a affirmé mercredi à l'Université M'hamed Bougara de Boumerdes que "les dangereuses alliances internationales de l'occupant marocain menacent la paix et la sécurité dans la région". Dans son allocution à l'ouverture de la 11e édition de l'Université d'été des cadres du Front Polisario et de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), le Premier ministre sahraoui a déclaré que la communauté internationale "porte la responsabilité des graves répercussions de l'alliance entre l'entité sioniste et le Maroc et de leurs tentatives d'exploiter la guerre au Sahara occidental pour mettre à exécution leurs sombres desseins de déstabilisation de l'Afrique du Nord et du Sahel". Outre ses dangereuses alliances qui menaçant la paix et la sécurité dans la région, l'occupant marocain a "impliqué l'Union européenne dans son soutien indirecte à la guerre menée contre le peuple sahraoui, à travers des traités à caractère économique", a relevé le responsable sahraoui, évoquant également "les investisseurs et autres forums économiques étrangers appâtés par le Maroc pour l'ouverture de succursales dans les territoires occupés". A ce propos, il a considéré que "la décision de reconnaissance par l'entité sioniste d'une prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental est nulle et non avenue et ne fera que renforcer la détermination du peuple sahraoui a poursuivre sa lutte de libération". Pour le Premier ministre sahraoui, "la poursuite de la politique marocaine au Sahel, notamment le soutien au terrorisme, au crime organisé et au trafic de drogue, en menaçant la paix et la sécurité et en s'en prenant directement aux pays voisins, n'est qu'une manière pour le Maroc de fuir ses multiples crises internes, aggravées et exacerbées par la reprise de la lutte armée". Le Conseil de sécurité n'a pas réussi à imposer l'application de ses résolutions ni celles de l'Assemblée générale des Nations Unies relatives à la question du Sahara occidental, et ses démarches en faveur de solutions pacifiques conformes à la légalité internationale n'ont pas abouti, a-t-il déploré. Cette situation a paralysé la Minurso, qui "n'a pas pu remplir son mandat, à savoir l'organisation du référendum et la protection des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental", a-t-il dit. En revanche, au Maghreb arabe, "la place de choix qu'occupe l'Algérie nouvelle dans le concert des nations, en tant que puissance régionale et continentale crédible, avec son poids diplomatique, économique et militaire, lui a valu d'être élue au Conseil de sécurité" en qualité de membre non permanent pour un mandat de deux ans à partir de janvier 2024, a fait remarquer le Premier ministre sahraoui. Il a, par ailleurs, expliqué que la reprise de la lutte armée par le peuple sahraoui "est venue en réponse à l'arrogance de l'occupant marocain, qui a violé le cessez-le-feu et intensifié ses exactions dans les territoires occupés, sans parler de ses violations répétées des droits de l'homme et son recours à la terreur pour réprimer toute forme d'expression civile rejetant l'occupation marocaine". L'Université d'été du Front Polisario et de la RASD, se poursuivra 15 jours durant à la Faculté des sciences politiques de Boudouaou. Elle prévoit des conférences sur des sujets relatifs à la question sahraouie, notamment les démarches de l'Union africaine et des Nations Unies pour trouver une solution à la question du Sahara occidental, les médias et la guerre électronique. Les participants se pencheront également sur l'Intifada pour l'indépendance, l'état des droits de l'homme dans les territoires occupés, la bataille juridique, les ressources naturelles, la jeunesse, les politiques d'encadrement et le rôle de la mosquée.