Des diplomates, des juristes et des chercheurs ont mis en garde, samedi à Alger, contre la détérioration de la situation dans les territoires sahraouis occupés, notamment après l'escalade de la répression marocaine contre les civils sahraouis, appelant la communauté internationale à agir pour faire prévaloir la légalité internationale. Les participants à la troisième conférence organisée par l'Institut national des études stratégiques globales (INESG), sur le dossier marocain et la question sahraouie, à laquelle ont pris part des cadres de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et du Front Polisario ont mis en garde contre la détérioration de la situation dans les territoires sahraouis occupés, notamment après l'escalade de la répression marocaine contre les civils sahraouis. A ce propos, l'ambassadeur au ministère sahraoui des Affaires étrangères, Belahi Mohamed Fadel, a évoqué les graves violations des droits de l'homme dans les territoires sahraouis, commises par l'occupant marocain, qui reproduit les pratiques sionistes inspirées des plus anciennes écoles de torture dans le monde et à travers l'histoire. Il a cité à ce propos "la séparation des mères sahraouies de leurs bébés dans les prisons, les cas de torture par décharges électriques, les déportations vers les déserts et les fosses communes découvertes dans les territoires sahraouis occupés". Les chiffres jusque-là communiqués font état, selon le diplomate sahraoui, de 4500 personnes disparues, 30.000 arrestations depuis l'occupation, et 2500 victimes des mines. Le Makhzen œuvre à effacer l'identité sahraouie, en établissant dans les villes occupées des colons marocains, en déchiquetant les familles sahraouies, en tentant d'imposer des mariages mixtes entre sahraouis et marocains et en ciblant le patrimoine culturel", a-t-il expliqué. Lire aussi: Blinken exprime son plein soutien au processus politique de l'ONU au Sahara occidental Intervenant à cette occasion, le responsable de la communauté sahraouie en Europe, Mohamed Laghdef Aoua, a rappelé le statut juridique du Sahara occidental, en tant qu'enjeu de décolonisation, en vertu du droit international qui garantit au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination. Il a également mis en exergue les victoires juridiques du Front Polisario, soulignant "le refus de plusieurs entreprises étrangères d'être impliquées dans le pillage des richesses du peuple sahraoui, ainsi que la suspension du financement d'investissements étrangers dans les territoires sahraouis occupés et l'orientation des importateurs du phosphate sahraoui vers des sources alternatives, en plus de dévoiler les méthodes de la propagande marocaine". Pour sa part, le Directeur général de l'Institut national des études stratégiques globales (INESG), Abdelaziz Medjahed a soutenu que "la normalisation des relations avec les sionistes et l'appel à l'aide du Makhzen à cette entité inique témoignent de sa fragilité". Dans ce contexte, il a évoqué la situation difficile que traverse, ces derniers temps, le Royaume sur tous les fronts et les Marocains du fait des politiques du Makhzen, affirmant que le régime marocain ne représente pas le peuple marocain. Il a par ailleurs appelé à la nécessité de révéler les points faibles de l'ennemi pour le démasquer, et de montrer qu'il tend à disparaitre notamment à la lumière des mutations que connaît le monde. De son côté, l'expert en questions sécuritaires, Ahmed Adimi a cité les complots ourdis par le Makhzen contre l'Algérie au fil de l'histoire pour de nombreuses raisons, pour ne citer que "les positions de l'Algérie en faveur des causes de libération dans le monde et son soutien aux peuples vulnérables, notamment sa position de principe vis à vis de la cause sahraouie". "Le Maroc tente d'inonder l'Algérie avec des tonnes de drogues et de ternir son image sur les différents sites gérés avec l'entité sioniste" a-t-il fait savoir, ajoutant que pour faire face à ces plans, il est impératif d'assurer une vigilance médiatique et d'être aux aguets de tout ce qui se diffuse dans le but de discréditer l'Algérie. Abondant dans le même sens, l'enseignant à la Faculté des Sciences de l'information et de la communication (Université d'Alger 3), Abdelhakim Boughrara a évoqué le rôle important des médias pour le triomphe de la cause sahraouie appelant à lutter contre les fake news et à faire face aux médias pro-Makhzen. Ce même point a été évoqué par l'enseignant Ahmed Kateb qui a souligné l'impératif de soutenir la cause sahraouie à travers les médias en ciblant l'opinion publique marocaine et internationale.