La nécessité d'exploiter les données et les recherches scientifiques et de rapprocher l'université du milieu économique, en particulier dans les domaines de l'innovation et de la technologie, dans le but de contribuer au développement de l'économie nationale, a été soulignée samedi à Alger. Lors de la cérémonie de lancement du troisième appel à projets de recherche nationaux, organisée au siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique sous la supervision du ministre du secteur, Kamel Baddari, le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a affirmé, dans son intervention, que l'Algérie ambitionne de construire une politique énergétique efficace avec une orientation à la fois énergétique et économique, ce qui permettra de diversifier le mix énergétique, de garantir sa sécurité énergétique à moyen et long termes et de réaliser une transition énergétique progressive. Plusieurs programmes nationaux ont été lancés, représentant de "grandes opportunités" pour les projets de recherche et le développement des capacités nationales afin de renforcer l'innovation et de fournir de nouvelles solutions, en particulier dans les domaines de la sécurité énergétique et de dessalement de l'eau de mer, a indiqué le ministre. Il a annoncé que plus de 60 projets de recherche proposés par des institutions du secteur de l'énergie et des mines dont Sonatrach, Sonelgaz, l'Algerian Enegy Company (AEC), et Sonarem, ont été validés. M. Arkab a estimé que ces recherches permettront d'apporter des solutions aux défis énergétiques nationaux en explorant de nouvelles méthodes et approches pour améliorer les différentes chaînes de valeur. Pour sa part, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a mis en avant la contribution de son secteur dans l'enrichissement des programmes nationaux de recherche scientifique pour concrétiser les projets de recherche spécifiques aux axes prioritaires du Gouvernement, notamment la sécurité alimentaire, la sécurité énergétique, la sécurité hydrique et la santé des citoyens. A cet égard, M. Henni a salué l'inclusion de ces priorités dans les programmes nationaux de recherche, espérant que les projets issus de ces programmes seront une source de solutions techniques et de recherche en ce qui concerne l'augmentation de la production et du rendement, l'adaptation au changement climatique, l'économie de l'eau, la santé végétale et animale, et d'autres questions qui s'inscrivent dans les objectifs stratégiques du programme national de recherche. Le ministre a également mis l'accent sur la coordination des travaux entre les différents secteurs afin d'atteindre les objectifs fixés en trouvant les mécanismes appropriés pour permettre aux professionnels et aux clients de bénéficier des résultats des projets de recherche. Dans ce contexte, il a rappelé que le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, en coordination avec le secteur de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a procédé à la création de 11 unités de recherche au niveau des instituts techniques de recherche et de développement sous tutelle, et ce en vertu d'arrêtés interministériels. Pour sa part, le ministre de l'Hydraulique,Taha Derbal, a déclaré que les secteurs de l'hydraulique et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ont signé un accord cadre visant à consolider leur travail conjoint et leur coopération dans le domaine de la recherche scientifique et technologique liée au service public de l'eau. M. Derbal a souligné l'importance de parvenir à des solutions alternatives pour approvisionner les citoyens en eau potable dans des situations difficiles imposées par les effets du changement climatique, expliquant que ces solutions doivent être "plus pérennes" afin d'atteindre la sécurité hydrique, "étant la plus importante des constantes de la souveraineté et de la sécurité nationales". Le ministre de la Pêche et des Productions halieutiques Ahmed Badani, a également mis en exergue le partenariat solide et la coordination continue entre son département et le secteur de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui permettent d'exploiter les données et les recherches scientifiques pour mieux connaître les ressources biologiques aquatiques destinées à la reproduction, découvrir de nouveaux moyens innovants pour augmenter la production halieutique, en sus d'instaurer une politique d'exploitation des produits de la pêche de manière durable et rationnelle. De son côté, la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables Fazia Dahleb a mis en avant le rôle des équipes de recherche et de développement interministérielles pour atteindre les objectifs principaux du programme d'action du gouvernement dans le cadre de la réalisation des objectifs du développement durable. Elle a réaffirmé la disposition de son secteur à apporter sa contribution à travers ses établissements en proposant des projets dans le cadre des programmes nationaux de recherche scientifique et de développement technologique, afin de renforcer et garantir un environnement sain et sûr. Dans ce contexte, Mme Dahleb a rappelé que son ministère, par le biais de ses établissements sous tutelle, telles que l'Agence nationale des déchets (AND), a proposé quatre projets liés à la sécurité alimentaire et énergétique. Il s'agit notamment de la production de biofertilisants à partir de déchets organiques, du développement de nouvelles techniques de traitement des lixiviats des déchets destinés à l'irrigation, du développement de cartes des potentiels de la bioénergie au niveau des centres d'enfouissement technique des déchets, ainsi que la réalisation d'une station de production de biogaz. De son côté, le ministre de l'Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Yacine El-Mahdi Oualid, a mis en avant les compétences dont dispose l'Université dans les domaines de l'innovation et de la technologie pour le développement de l'économie nationale. A cet égard, il a fait référence à la collaboration de son secteur avec le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique pour encourager l'esprit de l'entrepreneuriat au sein de l'Université et promouvoir la culture de la création de startups, tout en rapprochant l'Université du milieu économique par le biais de la recherche et du développement. Il a ajouté que de nombreuses entreprises mènent aujourd'hui des projets de recherche conjointement avec les universités, soulignant que ces projets ont bénéficié de plusieurs incitations dont des incitations fiscales importantes. Le ministre a indiqué par ailleurs que son secteur comptait introduire des incitations en faveur des enseignants et chercheurs activant dans le domaine de la recherche et du développement, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2024.