Démanteler l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) dans la tourmente risquerait d'accélérer la famine à Ghaza et de condamner une génération d'enfants "au désespoir", alimentant "les cycles sans fin de violence", a mis en garde son patron mercredi. L'UNRWA, créée par l'Assemblée générale de l'ONU en 1949, "est la colonne vertébrale des opérations humanitaires" à Ghaza, a répété mercredi devant le Conseil de sécurité de l'ONU son patron Philippe Lazzarini, dénonçant une campagne "insidieuse" de l'entité sioniste pour mettre fin à ses opérations. "Démanteler l'UNRWA aura des répercussions durables", a-t-il prévenu. "A court terme, cela va aggraver la crise humanitaire à Ghaza et accélérer l'arrivée de la famine", a-t-il noté. La famine menace déjà le nord du territoire palestinien, où près de 34.000 personnes, la plupart des civils, sont tombés en martyrs depuis le début de l'offensive sioniste, selon le ministère palestinien de la Santé. "A long terme, cela mettra en danger la transition d'un cessez-le-feu vers 'le jour d'après' en privant une population traumatisée de services essentiels", a insisté le chef de l'Agence qui gérait des écoles et hôpitaux à Ghaza. "Cela rendra quasi impossible la tâche immense d'un retour à l'éducation pour près d'un demi million de filles et de garçons profondément éprouvés. Echouer à offrir une éducation condamnera une génération entière au désespoir, alimentant la colère, la rancœur et les cycles sans fin de violence". Il a d'autre part rendu hommage aux 178 employés de l'UNWRA tués à Ghaza, en observant avec l'ensemble des membres du Conseil une minute de silence pour tous les humanitaires tués depuis le début de l'offensive sioniste.