Un couple de suédois s'est lancé le défi de parcourir 48.000 kilomètres à vélo pour faire connaître la cause sahraouie à travers trois continents, un périple riche en rencontres qui devrait s'achever en janvier 2025. Sanna Ghotbi et Benjamin Ladraa, arrivés la semaine dernière en Suisse, drapeaux sahraouis brandis, entendent parler de la lutte du peuple sahraoui partout où ils le peuvent, souligne le journal suisse Le Courrier qui signale que le couple a déjà traversé 21 pays, en deux ans. Selon Benjamin Ladraa, le Sahara occidental "n'est pas seulement la dernière colonie d'Afrique, c'est aussi la plus grande au monde". Dans ce territoire, le droit international est "très clairement violé", puisque, note-t-il, il s'agit d'un "territoire à décoloniser", selon les résolutions de l'Organisation des Nations unies (ONU). "Pour nous, le Sahara occidental est un symbole", renchérit Sanna Ghotbi . "Si l'on ne parvient pas à faire appliquer le droit à l'autodétermination à un cas aussi clair, ce principe ne (...) sera plus jamais" appliqué, affirme-t-elle. Au cours de leur parcours, les deux aventuriers vont à la rencontre des gens pour leur parler de la situation au Sahara occidental sous occupation. "Il s'agit de repérer des personnes clés à sensibiliser : politiciens, académiciens ou journalistes", explique Benjamin. "Les médias sont surtout intéressés par le fait que nous sacrifiions trois années de notre vie à voyager, mais leur curiosité nous permet de faire passer un message", dit-il. Pour couvrir les frais de leur périple, Sanna et Benjamin comptent sur un site de récolte de fonds. Ils s'appuient aussi sur un réseau de contacts à travers différents pays. Certains d'entre eux les hébergent parfois, mais souvent ils déplient leur tente pour dormir là où ils le peuvent. La Palestine et le Sahara, un même combat Dans les pays où la cause sahraouie est peu connue, Sanna et Benjamin disent compter sur leur réseau de contacts solidaires avec la cause palestinienne pour préparer le terrain et leur permettre de faire connaître la cause du peuple sahraoui. Pour la Palestine, Benjamin Ladraa a déjà fait un périple de 5000 kilomètres à pied en 2017. Un voyage effectué essentiellement dans les pays du Moyen-Orient où il a organisé des conférences sur différentes thématiques liées, notamment au blocus imposé à la bande de Ghaza ou encore à la situation des réfugiés palestiniens. Il a été expulsé par l'armée sioniste en tentant d'accéder aux territoires occupés. La même année, il crée l'association Solidarity Rising pour "la défense de la liberté et des causes justes". Revenant à la question sahraouie, Benjamin relève cette volonté de l'occupant de dissimuler à tout prix ses crimes. Tout comme c'est le cas pour l'entité sioniste en Palestine, les autorités marocaines interdisent la présence des médias et des ONG dans les territoires occupés. C'est précisément pour cette raison que les deux suédois ont décidé d'organiser leur voyage de solidarité. Ils prévoient également d'en faire un documentaire qu'ils présenteront, en 2025, aux Etats-Unis. Ce pays, rappelle Sanna, "est un pays important dans la recherche d'une solution pour le Sahara occidental. Et quand on voit les mobilisations actuelles dans les universités nord-américaines pour la Palestine, ça donne de l'espoir".