La wilaya de Guelma a commémoré, mercredi, le 69e anniversaire de la mort du Chahid Souidani Boudjemaâ, membre du groupe historique des "22", né à Guelma le 10 janvier 1922 et tombé au champ d'honneur le 16 avril 1956 à Oued Mazafran, au sud de Koléa (Tipasa). La commémoration de cet événement, qui a coïncidé avec la célébration de "Youm El Ilm" a donné l'opportunité de rappeler aux générations actuelles d'élèves, d'étudiants et de jeunes de tous âges, les qualités uniques de ce Martyr qui a su allier succès scolaire, intelligence, qualités de footballeur (il avait évolué sous les couleurs de L'Espérance franco-musulmane de Guelma) et dévouement à l'Algérie pour l'indépendance de laquelle il s'est sacrifié. Ces qualités du Martyr ont été soulignés dans les différents points du programme de wilaya, présidé par le wali, Mme Houria Aggoun, à la maison de jeunes Mahmoudi-Youcef et à la salle de conférences de l'université du 8 mai 1945. La responsable de l'exécutif local, accompagnée des autorités civiles et militaires, de représentants de la famille révolutionnaires, et en présence d'écoliers, a longuement visité l'exposition de photos historiques consacrées à la vie et à la lutte du Chahid Souidani Boudjemaâ, organisée par la direction des Moudjahidine et le Musée du Moudjahid, avec le concours de l'association Histoire et Archéologie. Les personnes présentes ont reçu des explications détaillées sur le contenu de l'exposition dans laquelle a figuré l'acte de naissance du Martyr né rue Seridi Tahar, dans le centre de Guelma ainsi qu'une photo du CEM Mohamed-Abdou, où il avait effectué ses premières études et de l'imprimerie où avait travaillé, sise rue de Zeghdoudi-Hocine, en plus d'autres tableaux dépeignant le Chahid lorsqu'il était membre des Scouts musulmans algériens (SMA) et chef militaire durant la lutte pour l'indépendance. Le wali a évoqué, dans une allocution prononcée à cette occasion, les étapes du parcours héroïque Souidani Boudjemaâ, dont sa participation à la manifestation de jeunes algériens, en 1943 au cœur de la ville de Guelma, devant la salle de cinéma désormais connue sous le nom d'El Intissar, non loin de son quartier de naissance, la rue Seridi Tahar. Une manifestation par laquelle les jeunes guelmis entendaient exprimer leur rejet de la politique d'apartheid du colonisateur français après leur interdiction d'accéder au cinéma sous prétexte que l'entrée n'y était réservée, le week-end, qu'aux seuls européens. M. Abdelhak Haridi, professeur de lycée, s'est attardé, dans une conférence, sur certaines haltes du parcours de Souidani Boudjemaâ, qui eut affaire à la justice militaire française à la suite de la découverte d'armes en sa possession. "Avec fierté et le menton haut, Souidani Boudjemaâ clama au juge qu'il entendait utiliser ces armes pour venger les victimes des massacres du 8 mai 1945", dira le conférencier avant de rappeler que le Chahid avait mené sa lutte en de nombreux endroits du pays, comme Oran, Alger et Tipasa, où il est tombé en martyr. La wilaya de Guelma a également célébré, ce 16 avril, Youm El Ilm, rendant hommage au Cheikh Abdelhamid Ben Badis, pionnier de la pensée réformiste en Algérie, à travers une exposition organisée par la représentation locale de l'Association des Oulémas musulmans algériens. Les meilleurs élèves des établissements scolaires et les lauréats des concours organisés pour l'occasion, ont été honorés lors de ce double anniversaire.