Momoh, le gérant du café-bar "L'Exposition", à Porte de Versailles, dans le 15ème arrondissement de Paris, prépare activement la salle qui accueillera les supporteurs des Fennecs, devant suivre en début de soirée le match Algérie-Angleterre. "La rencontre sera difficile face aux anglais donnés favoris du groupe C", commente-t-il, en accrochant un immense emblème national à l'entrée de son café-bar. "Ce sont les mêmes clients qui se retrouvent chez moi à chaque fois que l'équipe nationale joue. On essaye de recréer l'ambiance du bled et d'encourager même à distance les nôtres", ajoute Momoh, qui a affiché à l'entrée de son débit de boisson une petite pancarte :"Tenue correcte exigée : le maillot des Fennecs". Un écran géant, installé contre un mur, des chaises, des tables et déjà une puissante sono diffuse les tubes à la gloire de l'EN : le décor est planté. Les premiers clients sont attendus dès 20 heures (heure locale). Les centaines de milliers de supporters des Fennecs de Paris ou d'ailleurs ont l'embarras du choix pour suivre ce soir la rencontre décisive pour les poulains de Sâadane. Si les uns préfèrent l'ambiance feutrée et confortable de leurs foyers, d'autres préfèrent se retrouver entre amis dans les cafés, les bars, les restaurants ou encore sur les place publiques. A Paris, dans l'espace du Trocadéro, juste en face de la tour Eiffel, un écran géant a été installé pour permettre aux supporters de tous les pays de suivre les prouesses de leurs équipes. "Nous serons en grand nombre au Trocadéro" assure Toufik, entouré de ses jeunes amis, rencontrés près des Champs Elysées, "équipés" de la panoplie du parfait supporter des Fennecs, maillots blancs, drapeaux, écharpes frappés aux couleurs nationales et même le fameux vuvuzela. "Ce soir, l'ambiance sera chaude", ajoute encore Toufik, sous les cris "one, two, three, viva l'Algérie". Dans le quartier mythique de Barbès, le temps s'écoule sous le signe des "vert et blanc". Les échoppes et différents magasins sont décorés aux couleurs des "Fennecs" et les commerçants se montrent ravis des affaires fructueuses qu'ils réalisent grâce au Mondial et au "Onze national". "Tout s'écoule, tee-shirt, maillots, drapeaux, fanions, écharpes, posters, casquettes. Les gens éprouvent une certaine fierté de porter une tenue qui évoque le pays d'origine", explique Tahar, un revendeur de vêtements, pas loin des grands magasins "Tati ". Le petit kiosque, situé face à la sortie du métro de Barbès, l'un des rares à vendre la presse nationale, connaît une animation particulière. "C'est fou comme les algériens s'intéressent à leur équipe de football. Ils passent de longs moments devant les étalages, feuillètent gratuitement les journaux, se lancent dans de longues discussions. Même s'ils dérangent un peu le fonctionnement de mon commerce, je ferme les yeux. Les supporters des Fennecs sont vraiment sympas", indique le propriétaire de ce kiosque. A Barbès, à Ménilmontant, dans la banlieue parisienne, à Saint-Denis, à Bobigny, à Nanterre ou dans les autres régions de France à forte concentration de ressortissants algériens, les discussions tournent inévitablement sur ce fameux match, décisif pour l'EN. Les uns s'attendent au miracle. "Les anglais nous sous-estiment. On leur refera le coup de la RFA en 82", estiment les plus optimistes. "L'essentiel est de limiter les dégâts, n'oublions pas que nous avons perdu face à la Slovénie", rétorquent d'autres. Toutefois, à l'unanimité, les supporters ont estimé que Chaouchi a encaissé "bêtement" le but slovène et que les coéquipiers de Ziani ont manqué de finition dans leurs actions. "Les poulains de Sâadane se montrent redoutables quand ils sont sous pression, lors des matchs décisifs. C'est le cas face aux joueurs de Capello. Nous avons confiance à notre coach", s'exclame Rabah, qui a promis une agréable surprise à ses amis en cas de nul ou deà. victoire pourquoi pas des "Fennecs".