Une brigade mobile a été mise en place pour la prise en charge psychologique des candidats recalés aux examens de fin d'année, a indiqué mardi le chef de service de l'unité de psychologie du CHU de Constantine. Initiée par l'unité de psychologie de cet établissement, de concert avec l'association des psychologues de la wilaya, cette action bénévole vise à "atténuer les troubles psycho-traumatiques induits par le cumul de pression qui suit l'attente des résultats d'examens", a souligné le Dr. Aziz Kabouche, à l'ouverture d'une table ronde de psychologie. Organisée en perspective de l'annonce des résultats du baccalauréat, cette rencontre qui fait suite à l'installation d'une permanence de psychologie installée à même le siège de l'unité de psychologie initiatrice de ce plan d'action, est destinée à "fournir un support psychologique aux élèves et à leurs parents durant toute la période estivale", a fait savoir ce psychologue. L'objectif de cette action préventive est de dédramatiser au maximum la situation vécue par les candidats en cas d'échec, a souligné, de son côté, le Dr. Cherifa Zartal, psychologue au CHU de Constantine, précisant que cette appréhension qui s'installe chez le sujet "à force de marques de dévalorisation ou suite à une sous-estimation, relève d'une mauvaise gestion des tensions intérieures qui freinent l'élève et déstabilise son taux de rendement". Mettant en avant également les risques d'une attention excessive sur le développement des capacités réelles de l'élève, la psychologue a insisté sur l'importance de ''l'aider à s'exprimer'', car, a-t-elle estimé, ''occulter cette marge de liberté freine l'affirmation de sa personnalité, d'où l'intensification, du sentiment de peur qui se réveille au moindre choc, pouvant même se matérialiser par un geste désespéré, voire suicidaire''. Observant que l'élève constitue un ensemble psychomoteur et intellectuel "dégradable", le Dr. Zartal a mis en avant l'importance d'une aide psychologique dans l'instauration d'une prise de conscience effective des capacités cognitives de la personne fragilisée pour lui permettre d'avancer et de sortir de ses appréhensions et de ses insuffisances afin de dépasser des failles longtemps intériorisées. Le Dr. Dalila Djenna, membre fondateur de l'unité de psychologie du CHU, a mis l'accent, quant à elle, sur ''l'importance de ne pas entraver le processus d'extériorisation de la douleur chez la personne souffrant de désillusion ou de troubles psychiques en général''. Elle a notamment souligné qu'en cas d'échec, "l'enfant doit vivre pleinement la douleur qui en découle". Le Dr. Djenna a soulevé la problématique de la projection des insuffisances ou de la survalorisation des parents sur leur progéniture, notamment en phase post examen, lorsque la charge psychologique devient insoutenable d'où, a-t-elle expliqué, le recours, en cas d'échec, à diverses formes de retraite, caractérisées par différentes pathologies d'origine psychologique, à l'instar du mutisme, des crises d'asthmes ou d'estomac, jusqu'au suicide qui constitue ''la dernière issue''. "L'enfant est le symptôme des parents" a expliqué cette clinicienne, d'où la nécessité pour les parents d'apprendre à servir de "guide" moyennant conseils et sensibilisation, tout en respectant la marge d'expression de l'enfant et ne pas l'étouffer sous un modèle de parent-type à reproduire ou à surpasser, car, a-t-elle relevé, "appendre à tomber et se relever est le meilleur moyen de construire sa personnalité".