Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci a affirmé, mardi au Caire, que l'Algérie encourageait toute initiative visant la consolidation d'une coopération arabo-africaine "effective". Dans une déclaration à l'APS à l'issue de la réunion du comité ministériel permanent de coopération arabo-africaine, M. Medelci a indiqué que l'Algérie "a de tout temps agi en tant que partie arabe et africaine qui jouit d'une grande expérience en matière de coopération avec les deux espaces en créant, au lendemain de l'indépendance, les conditions favorables à la consécration de cette coopération et en ouvrant ses instituts et universités aux étudiants africains". Le ministre a également souligné l'importance de la coopération dans le domaine de la formation estimant que l'investissement dans le potentiel humain constituait "une base de la coopération aussi solide que la sécurité alimentaire ou l'agriculture". Evoquant les résultats de la réunion de mardi, M. Medelci a rappelé que les pays arabes et africains tentaient de "passer à une coopération régionale qui engloberait plusieurs pays arabes et africains" ajoutant que la réalisation de cet objectif "en appelle à une méthodologie basée sur des mécanismes à travers la prise de décisions politiques par les dirigeants lors des sommets tenus tous les trois ans et ensuite à travers les réunions interministérielles organisées tout au long de l'année pour l'évaluation et la mise en oeuvre des programmes et recommandations". C'est l'avant-dernière réunion en prévision du 2ème sommet arabo-africain prévu en octobre en Libye, a-t-il ajouté. Cette réunion, a-t-il dit, a permis de prendre connaissance du projet d'ordre du jour du sommet qui a été approuvé bien que pas encore "définitif". Le document du plan stratégique arabo-africain a également été approuvé. Le plan en question, a souligné le ministre, doit être accompagné de documents supplémentaires détaillés sur cette coopération stratégique conformément aux objectifs tracés en relation avec la sécurité alimentaire, l'agriculture, le libre échange et les ressources humaines. Les ministres procèderont à l'élaboration d'un projet de communiqué politique devant sanctionner le sommet, a-t-il poursuivi. Revenant sur la coopération arabo-africaine, M. Medelci a évoqué les richesses naturelles en Afrique qui restent "sous exploitées" en raison du manque de moyens matériels et financiers et des réseaux de distribution ajoutant que les Etats arabes "disposent de moyens considérables à même d'assurer une meilleure exploitation de ces richesses". Il a, par ailleurs souligné la volonté des Etats arabes et africains d'établir un "partenariat effectif" qui réponde aux exigences du citoyen arabe et africain dans les domaines économique, de formation et de sport selon une "vision globale" adoptée par les membres de ce nouvel espace arabo-africain dont l'Algérie. M. Medelci a estimé que cette nouvelle relance économique entre les deux parties devait reposer sur "des bases rationnelles" à commencer par l'élaboration du cadre juridique et réglementaire puis la définition des priorités d'une véritable intégration et la mise en place des moyens financiers et technologiques nécessaires à la réalisation des projets en faveur des deux espaces arabe et africain. Il a souligné dans le même contexte que ce partenariat arabo-africain "portera ses fruits dans le moyen et long termes et l'intérêt sera accordé, a-t-il dit, durant la période entre les deux sommets, à "la mise en place d'une plate-forme globale de cette coopération devant encourager les investisseurs". Il a par ailleurs évoqué le forum de haut niveau sur le commerce et l'investissement dans les zones arabe et africaine, qui permettra, a-t-il soutenu, à plusieurs pays dont l'Algérie, de présenter leur expérience en matière d'investissement, de développement global et de procéder à un échange d'expériences et à la recherche d'espaces de complémentarité. Il s'agit d'une rencontre d'évaluation et d'analyse des expériences arabo-africaines qui nous permettent de baliser l'avenir, a-t-il souligné ajoutant qu'une exposition sera organisée pour mettre en avant les potentialités et les expériences des pays arabes et africains. Le comité ministériel permanent de coopération arabo-africaine avait préconisé la révision du document de stratégie arabo-africaine de coopération, d'arrêter les plans d'action et de définir les mécanismes de suivi et de mise en oeuvre avant le 10 octobre prochain, date du deuxième sommet arabo-africain. Le comité avait également mis en place des commission techniques pour l'élaboration de documents de travail concernant la sécurité alimentaire, l'eau, l'énergie, le développement des ressources humaines et l'infrastructure à l'effet de les soumettre au sommet . Une commission de coordination regroupant la ligue arabe, la commission de l'UA et le pays abritant le sommet a été mise en place et devra se réunir tous les mois pour suivre les préparatifs du rendez vous. Le comité a adopté le plan d'action commun pour l'encouragement et l'échange d'investissements dans les pays arabes et africains qui sera soumis au 2eme sommet arabo-africain. Les participants se sont félicités du forum de haut niveau sur l'investissement en région arabo-africaine prévu les 25 et 26 septembre prochain à l'initiative de la banque arabe de développement économique et décidé de soumettre ses recommandations à la rencontre au sommet.