La 19è édition de la Coupe du monde de football va permettre au sélectionneur de l'équipe espagnole, Vicente Del Bosque, de consolider son poste à la tête de la "Roja" après avoir offert à l'Espagne le premier titre mondial de son histoire, contrairement à d'autres sélectionneurs à qui le Mondial 2010 leur a été "fatal". Après plusieurs années de disette au plan mondial, l'Espagne version Del Bosque, est sortie de sa léthargie, décrochant haut la main un trophée tant désiré par la population ibérique, grâce à un sélectionneur qui a complètement révolutionné le style de jeu de la "Roja", plus réaliste et fin efficace. Si Del Bosque sera accueilli ce lundi en héros du côté de Madrid par ses compatriotes, d'autres ont connu des fortunes diverses ou ont complètement raté leur mission. Il en est ainsi de Marcello Lippi, le sélectionneur de l'Italie, championne du monde 2006, qui fait éliminer sans gloire dès le 1er tour. Conséquence immédiate: Lippi cède sa place à Cesare Prandelli, l'ancien entraîneur de la Fiorentina, même si le départ de l'ex champion du monde était programmé avant même le début de la compétition. Un autre sélectionneur a payé les frais de la sortie "ratée" de son équipe, il s'agit du Brésilien, Carlos Dunga, dont les choix des joueurs retenus pour le Mondial était très contesté du côté du Brésil. L'élimination de la "Seleçao" en quart de finale face aux Pays-Bas (2-1), a sonné le glas pour l'ancien capitaine du Brésil, limogé par la fédération brésilienne au retour de la sélection au pays. Raymond Domenech, le sélectionneur de la France, est considéré comme le technicien qui a reçu le plus de critiques de la part et de la presse de son pays, mais aussi d'anciens joueurs, en raison de sa gestion du groupe mais surtout pour l'élimination prématurée des Bleus dès le 1er tour. En poste depuis juillet 2004, Domenech qui n'a jamais réussi à offrir un titre à la France, cède sa place à l'ancien international, Laurent Blanc, qui aura la lourde tâche de réhabiliter l'image de l'équipe tricolore, ternie par la campagne sud-africaine. D'autres sélectionneurs ont démissionné ou ont été limogés par leurs fédérations respectives, après le Mondial sud africain. Il s'agit de Javier Aguirre (Mexique), Huh Jung-Moo (Corée du Sud), ou encore Otto Rehhagel (Grèce). Pour ce qui est du sélectionneur de la Côte d'Ivoire, Sven Goran Eriksson, et celui du Nigeria, Lars Lagerback, leurs contrats a pris fin à l'issue de la Coupe du monde, et ne sont pas sûrs de continuer leur aventure, idem pour le sélectionnneur de l'Australie, Peter Tim Verbeek, dont le bail n'a pas été renouvelé. Rajevac, Tabarez, Van Marwijk, et Low marquent des points Si les sélectionneurs cités plus hauts ont quitté leurs sélections respectives par la petite porte, d'autre sont devenus tout simplement des stars nationales à l'image du sélectionneur du Ghana, le Serbe Milovan Rajevac, qui a pu hisser les "Black Stars" aux quarts de finale du tournoi, se faisant éliminer difficilement aux tirs au but par l'Uruguay. En poste depuis août 2008, Rajevac a permis au Ghana d'aller acculer les ténors du Mondial, grâce à un jeu chatoyant et une discipline rigoureuse qui ont séduit les puristes de la balle ronde. Déjà finaliste avec le Ghana lors de la CAN-2010 en Angola, Rajevac était à deux doigts d'entrer dans l'histoire et qualifier la première équipe africaine pour la demi-finale d'un Mondial, mais la séance fatidique des tirs au but lui a été fatale. Oscar Washington Tabarez, le sélectionneur de l'Uruguay, est sorti de l'anonymat grâce au tournoi de premier ordre réalisé par ses joueurs mené par l'"artificier" Diego Forlan, élu meilleur joueur de la Coupe du monde 2010. Tabarez, en poste depuis 2006, a réussi le pari de faire revenir la "Celeste" parmi le gotha du football mondial, après des participations antérieures pour le moins décevantes, comme en témoigne la non qualification de l'Uruguay au Mondial 2006 en Allemagne. Avec une quatrième place au classement, l'Uruguay version Tabarez aura certainement son mot à dire lors des prochaines manifestations, à commencer par la Copa America en 2011. Le premier responsable technique de Pays-Bas, Bert Van Marwijk, finaliste malheureux du Mondial, peut se targuer d'avoir mener l'équipe Oranje à la finale de la Coupe du monde, égalant les performances de ses aînés de 1974 et 1978, mais sans pouvoir décrocher le trophée. Bert Van Marwijk, en activité avec les Pays-Bas depuis juillet 2008, a permis aux Néerlandais de retrouver leur "football total" avec une grande efficacité et un jeu spectaculaire, dont le Bresil en a fait notamment les frais. Joachim Low, le sélectionneur allemand, désigné meilleur sélectionneur de l'histoire de la Nationalmannschaft, a égalé la performance de son prédécesseur, Jurgen Klinsmann, avec une place sur le podium, comme ce fut le cas à domicile en 2006. Toutefois, Low s'est basé cette fois-ci sur une jeune équipe qui a séduit les observateurs, dont le fer de lance Thomas Muller (5 buts), a été désigné meilleur buteur du tournoi par la FIFA. Low a réussi avec l'Allemagne le pari de bâtir une équipe conquérante au jeu efficace dont la principale victime a été l'Argentine de Diego Maradona, qui n'oubliera pas de si tôt la raclée concédée en quart de finale (4-0). Si les uns sont partis, d'autres sont en position d'attente et leur avenir au sein de leurs sélections se décidera d'ici quelques jours. Il s'agit de Diego Maradona (Argentine), Paul Le Guen (Cameroun), Takeshi Okada (Japon), Marcelo Bielsa (Chili), Bob Bradley (Etats-Unis), Carlos Alberti Parreira (Afrique du Sud) et le sélectionneur algérien Rabah Saadane qui semble bien parti pour continuer sa mission à la tête des Verts après avoir donné son accord de principe au président de la FAF.