Le conseil exécutif de l'Union africaine (UA) a appelé jeudi à Kampala les Etats membres à "continuer à exhorter les partenaires de l'UA à soutenir pleinement et sans réserve" la décision de criminaliser le paiement des rançons aux groupes terroristes, en adoptant des instruments juridiques spécifiques considérant le paiement de rançon aux groupes terroristes comme un crime et interdisant la libération des terroristes détenus contre la libération des otages. Le rapport du président de la Commission de l'UA, M. Jean Ping, à la 15e conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'union, adopté par le conseil exécutif dont les travaux se sont ouverts jeudi à Kampala (Ouganda), a fait sienne les recommandations de la 4e réunion des points focaux nationaux et régionaux du Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT) qui a eu lieu à Alger. Le rapport de M. Ping, adopté par la conférence ministérielle préparatoire au sommet, note que "le suivi de la mise en £uvre de la décision adoptée par la conférence sur la criminalisation du paiement d'une rançon aux groupes terroristes, lors de sa session ordinaire tenue à Syrte, en juillet 2009, a été un des points essentiels de discussion de la réunion» d'Alger. La commission, ajoute le rapport, travaille en collaboration avec le groupe africain à New York, pour que l'Assemblée générale des Nations unies inscrive cette question à son ordre du jour en vue d'ouvrir la voie à l'élaboration d'un instrument juridique. Les participants à la réunion ont également souligné la nécessité de veiller à ce que, chaque fois qu'il y a une prise d'otages impliquant des ressortissants non africains, l'UA soit informée par l'Etat membre concerné du processus et des modalités de leur libération. Le rapport rappelle également que les participants à la réunion "ont demandé que la loi modèle africaine en cours d'élaboration par la commission contienne des dispositions interdisant le paiement d'une rançon aux groupes terroristes. La commission a inclus la question du paiement d'une rançon aux groupes terroristes dans son dialogue continu avec les partenaires internationaux, en vue de "mobiliser le soutien à la mise en £uvre de la décision de l'Union africaine sur la question". Au cours du débat qui a suivi sur la question du terrorisme, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a souligné, dans son intervention, que la lutte contre le terrorisme est "l'affaire de tous", soulignant que l'Afrique doit se mobiliser pour "faire face à ce fléau qui met en péril la sécurité et la stabilité du continent". "Nous devons, a ajouté M. Messahel, travailler pour assurer une coordination plus efficiente de nos efforts et de nos moyens et, notamment, renforcer les capacités du Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT)". Le représentant sénégalais a, pour sa part, cité en référence l'exemple algérien."Un pays qui a lutté seul pendant de longues années et qui, grâce à la détermination de son peuple et à l'action de l'Etat fort qu'il s'est donné, a réussi à vaincre le terrorisme", a-t-il dit. La délégation algérienne aux travaux de cette session préparatoire à la 15e session ordinaire de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, qui se tiendra les 25 et 27 juillet prochain, dans la capitale ougandaise est conduite par M. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, rappelle t-on.