Le 13e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine s'est achevé par l'adoption d'une série de résolutions, dont celle de la création de l'autorité de l'UA. Cette nouvelle instance, devant remplacer la commission de l'UA, sera dirigée par un président qui aura pour rôle de renforcer la coordination des politiques étrangères, du commerce et de la défense au sein du continent africain. Le président de l'autorité sera secondé par 10 secrétariats devant prendre en charge chacun un volet de la coopération entre les pays africains qu'il soit politique, sécuritaire, économique, social et environnemental. La création de l'autorité de l'UA doit toutefois être soumise à l'approbation de 53 pays membres de l'UA. « La transformation de la Commission de l'Union africaine en autorité exige que nous puissions intégrer cette décision dans un consensus global et dans le respect le plus strict de la souveraineté de chacun de nos Etats », a indiqué hier le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, lors d'une cérémonie de célébration de la fête de l'indépendance. La décision de créer une autorité de l'UA semble supplanter celle de Kadhafi de créer les Etats unis d'Afrique, tout en gardant l'idée de renforcer la coopération entre les membres de cette union continentale. « La volonté d'aller vers une intégration plus forte s'est imposée. Et les conditions dans lesquelles cette intégration doit s'inscrire dans les faits exigent de nous, non seulement de la volonté mais de la perspicacité car c'est une décision d'une grande portée politique pour l'ensemble du continent », a souligné encore M. Medelci. Et de noter : « Nous ne souhaitons pas que la souveraineté d'un quelconque pays soit remise en cause. » Le même responsable fera remarquer que le sommet de Syrte, en Libye, a donné un contenu « plus précis » à l'organisation de l'Autorité par rapport à la décision de principe prise à Addis-Abeba en février 2009 de transformer la commission de l'UA en autorité. Revenant sur la teneur de la résolution du sommet de l'UA, le ministre des Affaires étrangères a indiqué qu'une telle nouveauté dans le schéma organique de l'UA impliquera automatiquement une modification de son acte constitutif. « Dans les prochaines semaines, les pays membres auront la possibilité de travailler sur la base d'un document qui, une fois approuvé, permettra à chacun des pays de se mettre à la ratification s'il le souhaite », a-t-il dit en notant que le processus de ratification peut prendre des mois. Outre la création de l'autorité de l'UA, le sommet de Syrte s'est aussi prononcé sur nombre de questions, dont la situation en Somalie et le mandat d'arrêt international lancé par la CPI contre le président soudanais Omar El Béchir. Pour le cas somalien, l'UA a « exhorté ses Etats membres à fournir le personnel militaire nécessaire pour permettre à la force de paix de l'organisation panafricaine en Somalie de bien mener sa mission ». Quant à Omar El Béchir, les dirigeants africains ont décidé de « ne pas coopérer avec la Cour pénale internationale pour l'arrestation du président soudanais ». Pas de rançon aux terroristes Le 13e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) a approuvé, à l'unanimité, vendredi soir à Syrte (Libye), à l'initiative de l'Algérie, une décision appelant le Conseil de sécurité de l'ONU à adopter une résolution contraignante contre le paiement des rançons aux groupes terroristes. Cette décision invite également l'Assemblée générale des Nations unies à engager des négociations en vue d'élaborer un protocole additionnel à la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme et à la Convention internationale contre la prise d'otages prohibant le versement de la rançon aux groupes terroristes. Cette initiative, qui vise à criminaliser le paiement des rançons aux groupes terroristes, participera, selon le document adopté par le sommet de Syrte, à la consolidation du dispositif juridique mis en place notamment par les résolutions 1373 et 1267, ainsi que par les conventions internationales et africaines de lutte antiterroriste. Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA qui ont réitéré, par la même occasion, leur vigoureuse condamnation du terrorisme et la pratique du versement des rançons, ont exprimé, en outre, leur préoccupation devant l'ampleur prise par le phénomène de piraterie, de prises d'otages et de demandes de rançons qui en découlent.