L'édition 2010 du festival arabe de Djemila (Sétif) a été, dans l'ensemble, à la hauteur des espoirs placés en elle par tous ceux qui l'avaient attendu une année durant, estiment des participants et organisateurs, qui relèvent au passage un manque d'affluence relativement aux éditions précédentes. Selon eux, les circonstances "défavorables" étaient nombreuses avant même la tenue du festival en raison d'un été particulier marqué à la fois par le déroulement de la coupe du Monde de football, qui vient de s'achever, et l'approche du mois sacré de Ramadhan, deux événements qui occupent les citoyens et leur rend difficile la programmation de leurs vacances. Pour contourner ces circonstances, les organisateurs ont opté pour une organisation "simple, efficace et rapide", ont laissé entendre artistes et public pour s'expliquer certaines lacunes. Ceux qui ont fait le déplacement se sont, eux, réjouis de la qualité de ce qui a été présenté jusque-là malgré quelques insuffisances, acceptées "avec beaucoup de compréhension et de largesse d'esprit". Invité d'honneur à cette sixième édition de ce festival international, le célèbre chanteur Rai, cheb Tarik, a avoué ne pas avoir eu suffisamment de temps pour "préparer un concert de qualité, en tout cas à la hauteur d'un public sétifien connaisseur". En véritable professionnel, cheb Tarik qui s'est produit pour la première fois sur la scène du théâtre romain de cette belle ville, n'a toutefois pas démérité. Il a fait vibrer le public de Djemila avec sa voix chaude et ses paroles douces, soigneusement sélectionnées par un artiste qui affectionne la chanson dite "familiale". Accompagné par l'orchestre de l'Office national de la culture et de l'information (ONCI) en l'absence de son orchestre habituel, "pour des raisons purement organisationnelles", cheb Tarik a quand même séduit le public qui a attendu son apparition jusqu'à une heure tardive, malgré un froid glacial. L'engouement, quelquefois modeste, du public constaté à l'occasion de cette sixième édition du festival, a été justifié par"'le timing défavorable" C'est qu'à l'instar des autres festivals, organisés cette année à la veille du mois sacré du Ramadhan, le festival arabe de Djemila qui, d'habitude, suscite un grand engouement a été "desservi" par sa proximité du mois de ramadhan, a estimé le maire de Djemila, M. Abdelmalek Fellouki . Les circonstances qui caractérisent cette période de l'année sont "pour quelque chose" dans la relative défection du public, a-t-il insisté tout en préciser que les retombées économiques générés par ce festival pour la population de Djemila sont positives malgré ces "inconvénients occasionnels". Selon cet élu local, l'organisation de ce festival a permis à la commune d'assurer une trentaine de postes de travail saisonniers au profit des jeunes chômeurs de cette région quelque peu déshéritée. Sur le plan des infrastructures d'accueil, M. Fellouki a indiqué que la commune de Djemila, distante de 50 km de la ville de Sétif, prévoit la réalisation d'une auberge haut de gamme qui sera mise en exploitation à la prochaine édition. Cette infrastructure devrait contribuer, selon le maire, à l'amélioration de l'accueil des visiteurs de cette région qui reçoit annuellement plus de 55.000 touristes étrangers.