Clôture de la 4e édition du festival de Djemila. L'heure est au bilan qui est globalement positif. Avec une bien meilleure couverture médiatique, la manifestation aurait atteint les cimes, en matière d'affluence et de rentabilité financière. Il faut reconnaître que les organisateurs d'une aussi grande manifestation, membres de surcroît des festivals arabes, ne pointent le bout du nez que quelques heures avant le coup d'envoi de la manifestation. L'absence du public au début de l'événement résulte, dans une certaine mesure, de timides publications d'affiches ou de placards publicitaires dans les organes de presse, qui ont pourtant accompagné la deuxième édition, dédiée au Liban. Pour réussir la prochaine édition, un effort particulier doit être entrepris. Ce n'est donc pas le prix (500 ou 700 DA) qui est à l'origine de la défection du public avide de soirées haut de gamme. La faiblesse de la campagne publicitaire est dans une certaine mesure responsable, en fait, les organisateurs n'ont pas su vendre leur produit. Ce point, qui a été le talon d'Achille de la manifestation, a le moins qu'on puisse dire engendré un manque à gagner. Sans attendre l'édition de 2009, et ayant sans doute retenu la leçon de Djemila, l'office national de la culture et de l'information (onci) a mis donc les bouchées doubles pour réussir le festival de la chanson actuelle qui aura lieu du 6 au 11 août 2008, à Bordj Bou Arérridj. Cela dit, l'animation qui a régné dix jours durant à Djemila a permis à des milliers de gens, venus des quatre coins du pays, de se défouler et de découvrir un site d'une incommensurable richesse historique. Les centaines de familles qui se se sont déplacées d'un peu partout, et ne regagnaient leur demeure qu'à l'aube, étaient heureuses d'avoir assisté aux tours de chants de Khalas, Farès karem, Marouan El khouri, Bekakchi El khier, Hakim el Masri, et bien d'autres stars du Maghreb et du Machrek, inscrivant désormais le Festival de Djemila en pole position dans leur agenda. La présence du ballet de Caracalla, qui avait donné le coup d'envoi, s'est produit pour la deuxième fois à Djemila, et a donné une autre dimension à cette manifestation qui a attiré, cette année, plus de 40 journalistes de la presse écrite dépêchés pour couvrir ce qui est devenu le plus important événement culturel estival. En dépit des difficultés rencontrées sur sites et les excès de zèle des vigiles qui, souvent, outrepassaient leurs prérogatives, les journalistes ont quand même pu tirer leur épingle du jeu. Se déplaçant pour la première fois vers les hauts-plateaux sétifiens, une bonne partie des journalistes a non seulement découvert une région féerique mais aussi observé que la localité a reçu de janvier 2007 à mai 2008, plus de 108 673 visiteurs. Plus de1178 étrangers dont 145 diplomates ont, durant la même période, fait de Djemila leur destination de prédilection. Le passage de la diva de la chanson arabe Warda, a décerné à Djemila sa « certification ISO 14001 », version festival arabe de premier plan ». Mieux encore, la diva qui a fait le déplacement Alger-Sétif par route et sans aucune escorte, a voulu, et à sa manière, prouver que l'Algérie renoue avec la vie, la joie et la quiétude. La prestation de la reine de la mélodie a subjugué un public nombreux et connaisseur. Pour paraphraser, Lakhder Bentorki, le directeur de l'ONCI, le festival de Djemila qui est né grand doit non seulement le rester mais l'être encore plus. Aussi, l'injection de gros moyens (financiers s'entend) et l'implication de sponsors sont une nécessité, sachant que sous d'autres cieux, l'acte culturel est une industrie…