Prévu initialement le 18 juillet, le second tour de la présidentielle en Guinée a été reporté sine die par la Commission électorale nationale (CENI) à une date ultérieure. Cette ombre de doute sur le printemps démocratique guinéen a couvert aussi la proclamation des résultats définitifs du premier tour organisé le 27 juin dernier. Selon Robert Guilao, un conseiller de la Cour suprême, les résultats définitifs du premier tour seront proclamés « au plus tard » le 19 juillet au soir ou le 20 au matin et « la campagne électorale qui durera douze jour, débutera le lendemain de la proclamation de ces résultats ». Précision du magistrat : la chambre constitutionnelle de la Cour communiquera aux candidats les recours qu'elle a reçus et les partis auront 48 heures pour répliquer et la Cour de trois jours pour se prononcer. La CENI justifie ces reports par le nombre de plaintes reçues : sur les 24 candidats, 21 ont déposé des recours pour irrégularités. Selon les résultats publiés par la Commission électorale le 3 juillet, le second tour qui ne peut pas être organisé avant le 2 août au plus tôt, opposera l'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo de l'Union des forces démocratiques de Guinée (39,72%) et l'opposant historique Alpha Condé du Rassemblement du peuple de Guinée (20,67%). L'ex-Premier ministre Sidya Touré de l'Union des forces républicaines, arrivé en troisième position (15,6%) conteste ces résultats. Selon lui, il y a eu « bourrage d'urnes » pour aider Alpha Condé à obtenir la deuxième place. Avec Lansana Kouyaté du Parti de l'espoir pour le développement national (8%), Touré sait qu'il détient les clés du second tour. D'où sa surenchère. « Courtisé par les deux candidats, nous n'avons pas donné notre accord. Nous attendons », dit-il. Parallèlement à ce marchandage, quinze candidats originaires de la haute Guinée et la Guinée forestière auraient déjà promis leur soutien au Pr Alpha Condé. Dalein ou Condé, le futur président aura à gérer un pays et les conséquences du caractère ethnique de ce scrutin. Quasiment tous les Guinéens ont voté pour le candidat de leur ethnie ou de leur douar.