L'écrivain Tahar Ouettar, décédé jeudi à l'âge de 74 ans des suites d'une longue maladie, a été inhumé vendredi au cimetière d'El-Alia à Alger. M. Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République, des membres du gouvernement, ainsi que de nombreuses personnalités du monde de la culture, des amis et des proches du défunt ont assisté aux obsèques. Dans une oraison funèbre, le ministre des Affaires religieuses et des wakfs, M. Bouabdallah Ghlamallah, a mis en exergue les qualités du défunt et les positions et les idées qu'il a toujours défendues dans ses écrits et ses articles de presse. "Nous perdons aujourd'hui un frère, un éminent écrivain et un moudjahid que j'ai connu très jeune", a souligné M. Ghlamallah qui a ajouté que le défunt était "un jeune passionné depuis ses débuts au journal tunisien +El-Manar+ avant de rejoindre les rangs de l'Armée de libération nationale". Tahar Ouettar "a toujours été sincère dans ses positions et ses idées et a de tout temps défendu l'Islam et la liberté de l'homme dans ses romans", a indiqué le ministre qui a précisé que la plupart de ses romans étaient "en adéquation avec la pensée révolutionnaire et de libération algérienne, la pensée islamique et la justice". Le ministre a appelé les jeunes intellectuels à s'inspirer du parcours du défunt au service de la nation et de la patrie. Né à Sedrata (wilaya de Souk-Ahras) en 1936, Tahar Ouettar a fait ses premières classes à la célèbre école Zeitouna de Tunis avant de rejoindre l'école de l'Association des oulémas musulmans, dont il était l'un des meilleurs disciples. Il a à son actif plusieurs romans traduits de l'arabe vers plusieurs langues, notamment "Al-Zilzal", "Les noces d'un mulet" et "Les martyrs reviennent cette semaine". Plusieurs d'entre eux ont été adaptés à l'écran et au théâtre. Son parcours d'écrivain a commencé en 1955, avec la publication de nouvelles dans la presse tunisienne. Son premier roman "L'as", qui a connu un immense succès, est paru en 1971, inaugurant ainsi une série d'ouvrages littéraires. Il a présidé depuis 1989 l'association culturelle Al-Jahidhya et a continué à le faire malgré la détérioration de son état de santé ces dernières années. Ancien directeur général de la Radio nationale, le défunt a été également journaliste dans plusieurs journaux d'expression arabe. En 2005, il a été co-lauréat avec l'académicien français Michel Lagarde du Prix Sharjah de la culture arabe décerné par l'UNESCO.