Le théâtre régional de Constantine (TRC) a abrité mardi un concert de musique exceptionnel de beauté et de magie, conduit par le maestro du luth arabe Naseer Shamma et le grand percussionniste indien Amrat Hussain. Donné en clôture de ''Layali el azf'' (Les nuits de la musique du monde), une manifestation musicale de 3 jours, organisée par l'Office communal de promotion des activités culturelles et artistiques, le concert a laissé l'assistance émerveillée et sans voix. La soirée qui a commencé par un concert de musique orientale animé par le chanteur irakien Anouar Bouderagh, s'est poursuivie par une sublime prestation du groupe du percussionniste indien Amrat Hussain. Véritable magicien de la ''tabla'' indienne, Amrat Hussain a su conquérir le public par sa virtuosité et son sens de la communication qui a fait sauter les barrières linguistiques et culturelles, amenant la salle à reprendre en cœur avec lui des refrains en indien. Mis en condition et totalement conquis par les rythmes enchanteurs de ce percussionniste de talent dont on peut dire qu'il constitue la grande découverte des soirées de ce Ramadhan 2010, le public aura droit à une belle surprise lorsque l'animatrice annoncera la montée sur scène de tous les artistes qui ont participé à l'animation de cette soirée pour une prestation commune sous la conduite du maestro Naseer Shamma. Le maestro du luth arabe a donné libre cours à son talent et à sa virtuosité lors de cette prestation arrachant des tonnerres d'applaudissements et des cris de joie parmi le public. Interprétant l'une de ses plus belles compositions intitulée ''Chaket'', inspirée d'un texte du poète libanais Bichara El Khouri, l'artiste a tout de suite su entraîner dans son jeu les autres musiciens qui lui donnaient la réplique et l'accompagnaient comme s'ils avaient de tout temps fait partie d'un seul et même orchestre. Même les membres français (batteur et guitariste) de la formation de Amrat Hussain n'ont eu aucune difficulté à s'intégrer dans cette magique symphonie à l'inspiration orientale et où le violoniste algérien Mohamed Chemaissa a brillé, lui aussi, de mille feux. La prestation, qualifiée de magique, voire d'historique par certains spectateurs, a fait dire au président de l'APC de Constantine, monté sur scène pour féliciter les artistes, que ''le dialogue des musiques réussit finalement mieux que tout autre chose à rassembler les peuples''. Il est simplement dommage, comme l'a déploré un mélomane constantinois, que cette soirée, comme toutes les autres programmées dans le cadre de la manifestation ''Layali El azf'', n'ait pas bénéficié d'une information à la hauteur de la qualité des artistes et des groupes invités, limitant ainsi l'affluence du public.