L'histoire de la musique andalouse et du flamenco ont été au centre d'une conférence animée mercredi en soirée à l'institut Cervantès d'Oran par Manuela Cortés de l'université de Grenade (Espagne). Initiée dans le cadre du programme d'activités culturelles "Nuits du Ramadhan", cette rencontre a regroupé un public nombreux autour du thème des "affinités et différences entre la musique andalouse et le flamenco". Dans son intervention, Manuela Cortés a présenté une synthèse de ses travaux de recherche basés sur plusieurs sources documentaires qui mettent en relief les origines arabes de la musique andalouse, la première école dédiée au genre remontant au 7e siècle au Hidjaz. La présence arabo-musulmane en Andalousie (711-1492) vit dans ce contexte la naissance de plusieurs écoles à l'instar de celles de Cordoue, de Séville et de Grenade, a rappelé la spécialiste dont les travaux s'appuient sur différents manuscrits tel celui consacré par Ibn Hayan el Kortobi (11e s.) à Ziryab le fondateur de l'école de Cordoue (8e s.). Après la chute de Grenade, le Maghreb est le principal héritier du patrimoine musical arabo-andalou qui le pérennise avec des ajouts poétiques (noubas), a indiqué Mme Cortés. Pour ce qui est du flamenco, a-t-elle indiqué, c'est Séville qui fut le berceau des premières représentations lyriques rattachées au genre que perpétuèrent les Gitans suite à l'interdiction édictée par l'Inquisition espagnole contre les chansons et les instruments utilisés traditionnellement par les Arabes. Sept siècles séparent la musique andalouse du flamenco qui eut ses deux âges d'or durant la période 1860-1920 et les années 1960, a précisé la conférencière en relevant les similitudes et différences entre les deux styles, notamment au plan des techniques vocales et de l'expression corporelle. Les mélomanes ayant assisté à cette conférence ont également apprécié des morceaux enregistrés de musique andalouse et de flamenco, entonnés par des chantres des deux rives de la Méditerranée.