« Madih et poésie soufie dans les répertoires classiques de la tradition musicale andalou-maghrébine », a constitué l'essentiel d'une longue communication de Mme Manuela Cortés Garcia, de l'université de Grenade (Espagne), mardi soir à l'Institut Cervantès. Cette conférence a inauguré l'atelier de musique andalouse initié par cet établissement culturel qui est une école d'apprentissage de la langue espagnole. Son directeur, M. Javier Galvan a expliqué que cette soirée sera suivie par d'autres réunions sur la « Tradition et évolution de la musique andalouse au Maghreb » de Hassar Benali, chercheur à Tlemcen, et par un concert didactique de musique andalouse animé par un ensemble de musiciens qui sera dirigé par M. Baraka Chawki, de l'association Nagham El-Andaloussi de Sidi Bel Abbès. Cette soirée sera organisée aujourd'hui à la salle des conférences de l'IDRH de Canastel. Mme M. Cortès Garcia a présenté une longue biobibliographie, appuyée par la projection de diapositives sur le patrimoine musical de l'Andalousie musulmane. Tout a été rappelé par cette universitaire qui parcourt encore les bibliothèques des villes du Moyen-Orient et du Maghreb à la recherche de nouveaux documents pouvant enrichir ce patrimoine qui aura égayé les cours des palais des princes et émirs du Royaume de Grenade, de Cordoue, Séville, de Malaga, Saragosse et bien d'autres riches demeures de l'Espagne musulmane du 9ème au 15ème siècle. Toutes les écoles musicales hispano-musulmanes ont été répertoriées, de même que les systèmes pédagogiques, les traités des célèbres savants des époques nasride, omeyade et almohade, tels El-Maqqari, Ibn Rochd, Ibn Sina, Ibn Khayam, Ibn Kehani. La codification de la Nouba, le système pédagogique de l'art musical, les ouvrages de référence de Al-Isfahani, les rapports sur les relations de la musique andalouse avec les philosophes, les instruments de musique fabriqués à Séville et leur transformation ont été les autres thèmes développés au cours de cette rencontre. L'influence des esclaves chanteuses dans le paysage musical à l'époque ou Ziryab, meilleur musicien de l'Andalousie pesait de tout son poids dans les modes d'influence des différentes écoles jusqu'aux maîtres en vogue au Maghreb en passant par l'arrivée dans le domaine de grands musiciens juifs, tels ont été les autres sujets abordés au cours de cette 18ème veillée du mois de Ramadhan.