La campagne électorale pour le deuxième tour des élections présidentielles a débuté dimanche en Guinée au lendemain de la signature par les deux candidats d'un "protocole d'entente pour une élection apaisée". En prévision de ce scrutin prévu le 19 septembre, les candidats Cellou Dallein Diallo du parti de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et à Alpha Condé Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) mobilisaient les citoyens autour de leurs programmes respectifs dans une ambiance marquée parfois par des tensions électorales alimentées par des divergences sur "les prérogatives" des structures chargées d'organiser le vote. La Commission électorale nationale indépendante (CENI), décriée lors du premier tour par le camp d'Alpha Condé qui lui reprochait des disfonctionnements, se défendait d'être le principal responsable des opérations de vote, malgré l'insistance du Premier ministre, Jean-Marie Doré, sur l'amendement du code électoral pour assurer une "meilleure implication" du ministère de l'Intérieur. Toutefois, ce litige et ses éventuelles conséquences sur la tenue ou le report, pour une deuxième fois encore, du deuxième tour ont été surpassés grâce au rôle joué par le médiateur burkinabé et la détermination du président guinéen par intérim, le général Sékouba Konaté à tenir le scrutin dans les délais. Ainsi, le succès qui a couronné la médiation menée par le président burkinabé, Blaise Compaoré, a rassuré les Guinéens et la communauté internationale, partenaire de la Guinée dans son processus de sortie de crise que vit ce pays d'Afrique de l'Ouest depuis la prise du pouvoir par la junte militaire. Pour les observateurs, l'espoir des électeurs des deux camps renaît suite à la signature du "protocole d'entente pour une élection apaisée" et l'engagement des deux candidats, en présence du Général Konaté, à assurer à la Guinée "une transition politique pacifique, notamment par des élections libres, transparentes et démocratiques, gage d'une sortie de crise définitive". Dans son chapitre relatif à la campagne électorale, le document a indiqué que les deux protagonistes "s'engagent à mener une campagne politique apaisée, dans le respect mutuel et conformément aux dispositions constitutionnelles et législatives en vigueur, ainsi qu'au Code de bonne conduite auquel ils ont adhéré, afin de préserver la cohésion et l'unité du pays". Les deux candidats ont pris "toutes les dispositions nécessaires" pour que leurs militants fassent preuve de retenue lors de la campagne électorale et lancé "un appel pressant" aux médias nationaux et internationaux, pour qu'ils fassent preuve de "retenue tout au long du processus électoral et qu'ils contribuent à sensibiliser les électeurs, tout en s'abstenant de toute propagande de nature à porter atteinte à la cohésion nationaleà". Dans le même esprit, ils ont appelé les forces de Défense et de Sécurité de la Guinée, afin qu'elles accompagnent, de façon "constructive", le processus électoral, notamment en jouant pleinement leur rôle de défense et sécurité du territoire national et des institutions républicaines. Cette évolution intervenue sur la scène politique et qualifiée de "positive" par les Guinéens et leurs partenaires, est à même de faciliter les sorties des deux candidats ainsi que leurs rencontres avec les électeurs durant deux semaines d'affiliée. Pour sa part, le Groupe de contact international sur la Guinée (Guinée), se félicitant de ce rapprochement des points de vue entre Cellou Dallein et Alpha Condé, a exhorté toutes les parties prenantes à la transition guinéenne à respecter la date du 19 septembre 2010 pour la tenue effective du second tour. Après avoir appelé tous les acteurs à £uvrer pour le déroulement d'un processus électoral "transparent et consensuel", le GCI-Guinée a également plaidé pour le placement de l'intérêt supérieur de la Nation au-dessus de toutes considérations partisanes et à s'abstenir de toute action de nature à affecter l'intégrité du processus électoral, notamment son calendrier". Enfin, grâce aux engagements pris par les deux candidats, les éventuels obstacles à la tenue du vote ont été enlevés. "Les présidents de l'UFDG et du RPG mettront tout en £uvre pour assurer la discipline et l'ordre dans les rangs de leurs militants et sympathisants tout au long du processus électoral et pour éviter tout débordement susceptible de compromettre les opérations électorales", lit-on dans le protocole d'entente.